Mohammad Javad Zarif met en garde contre "une guerre totale" si l'Iran est frappé sur son sol
Les États-Unis ou l'Arabie saoudite déclencheraient
"une guerre totale" s'ils leur venaient l'idée d'attaquer l'Iran, a
déclaré, jeudi, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad
Zarif dans un entretien diffusé par CNN.
La réponse de Téhéran ne s'est pas fait attendre. Après
que le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a évoqué un "acte de guerre de
l'Iran" suite à des frappes de drones sur des pétroliers saoudiens, le
ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré,
jeudi 19 septembre, que les États-Unis ou l'Arabie saoudite déclencheraient un conflit armé
s'ils venaient à attaquer Téhéran.
Interrogé par la chaîne de télévision américaine CNN sur
ce que serait "la conséquence d'une frappe militaire américaine ou
saoudienne sur l'Iran", Mohammad Javad Zarif a répondu d'un air
grave : "Une guerre totale."
"Nous ne voulons pas la guerre, nous ne voulons pas
nous lancer dans un affrontement militaire. Nous pensons qu'un conflit armé
reposant sur une supercherie est quelque chose d'affreux. Mais nous ne
tremblons pas quand il s'agit de défendre notre territoire", a ajouté le
ministre iranien.
Sur Twitter, Mohammad Javad Zarif a dénoncé jeudi
"l'agitation" orchestrée, selon lui, autour des récentes attaques
contre des installations pétrolières saoudiennes afin de préparer l'opinion
mondiale à une guerre contre l'Iran. "'Acte de guerre' ou AGITATION en vue
d'une GUERRE ?", a-t-il écrit en réponse aux propos tenus mercredi
par Mike Pompeo.
"Ils veulent rejeter la faute sur l'Iran"
Riyad a, de son côté, affirmé que Téhéran avait
"incontestablement parrainé" ces attaques menées par voie aérienne et
revendiquées par les rebelles houthis du Yémen, soutenus par Téhéran.
"C'est fabriqué de toutes pièces", a déclaré Mohammad Javad Zarif à
CNN.
Donald Trump a laissé entendre qu'il n'excluait aucune
"option" contre l'Iran après ces attaques. Depuis dimanche, l'Iran a
rejeté à plusieurs reprises les accusations américaines et saoudiennes le
tenant pour responsable des attaques contre les installations du groupe
pétrolier saoudien Aramco.
Le président iranien, Hassan Rohani, a toutefois qualifié
ces raids d'"avertissement" lancé par "les Yéménites" à
Riyad, qui dirige depuis 2015 une coalition armée au Yémen contre les rebelles
houthis. L'Iran, qui se défend d'armer ces derniers, dénonce régulièrement les
frappes aériennes de la coalition, qui, selon l'ONU, sont à l'origine de la
pire catastrophe humanitaire en cours sur la planète.