Syrie: Washington continue d'envoyer des armes aux Kurdes
Les États-Unis continuent d'équiper les
forces kurdes en armes et en véhicules pour qu'elles luttent contre le groupe
État islamique (EI) dans le nord-est syrien, malgré l'établissement d'une zone
de sécurité à la frontière turque, a indiqué mercredi un responsable du
Pentagone.
«Nous continuons à fournir des armes et des
véhicules tout à fait adaptés aux besoins» des Forces démocratiques syriennes
(FDS), a déclaré Chris Maier, directeur du groupe de travail sur la lutte
contre l'EI au ministère américain de la Défense. «Nous sommes tout à fait
transparents au sujet de ces livraisons», a ajouté Chris Maier au cours d'une
conférence de presse. «Nous informons la Turquie mensuellement de la nature de
ces armes et de ces véhicules».
Les FDS sont des combattants arabes et
kurdes sur lesquels les Occidentaux se sont appuyés pour déloger l'EI du
nord-est de la Syrie et de l'Irak, et c'est sur eux que Washington compte pour
empêcher une résurgence de l'EI dans cette région. La composante kurde de cette
coalition, les Unités de protection du peuple (YPG), est considérée par Ankara
comme un «groupe terroriste», et la Turquie a exigé de Washington
l'établissement d'une «zone de sécurité» à sa frontière pour s'en protéger.
Faisant le point sur les progrès réalisés
en ce sens, Chris Maier, qui a préféré parler d'un «mécanisme de sécurité», a
indiqué que cinq survols en hélicoptère de la région avaient déjà été menés
conjointement par les militaires turcs et américains et qu'une première
patrouille commune au sol avait eu lieu le 8 septembre. En outre, plusieurs
fortifications kurdes ont été retirées, et des combattants kurdes ont été
déplacés pour être remplacés par des combattants arabes, même s'«il y a encore
des membres des YPG dans la zone», a-t-il noté. «Le retrait de fortifications
ne doit pas forcément être considéré comme une chose qui affaiblit la sécurité
du nord-est syrien», a-t-il assuré, bien que la Turquie ait plusieurs fois
menacé d'une action militaire unilatérale contre les forces kurdes. «Nous
sommes convaincus (...) que l'hypothèse d'une incursion turque en Syrie est
nettement moins probable», a-t-il ajouté.