Al-Qaïda et la nouvelle politique de Washington
A Chaque fois que l'échec du projet terroriste de Daech se confirmait par une défaite ou un retrait, Al-Qaïda était présent en tant qu'entité capable d'exploiter la situation pour reprendre sa place au sommet du terrorisme international. C’est ce qu’affirment des rapports de renseignements occidentaux, qui évoquent la possibilité d'un rétablissement d'Al-Qaïda. Les événements sur le terrain le confirment également. Al-Qaïda a retrouvé son activité dans différentes régions, notamment en Afrique, mais les Etats-unis ont maintenu l’organisation terroriste au rang de « premier ennemi » justifiant ainsi les frappes aériennes qu’ils mènent contre les chefs de l’organisation. Ces opérations soulèvent des questions sur les chances de survie d'Al-Qaïda en Syrie. Al-Qaïda est-elle capable de combler le vide laissé par Daech ?
L’activiste syrien, Omar Rahmoun, ne croit pas qu'Al-Qaïda soit capable d'assumer la succession de daech. Il mentionne la fragilité des groupes affiliées à Al-Qaïda à Idlib, ajoutant que les États-Unis n'entendent plus garder un groupe terroriste fort en Syrie, mais uniquement de petits groupes. Rahmoun conclu qu'il n'y a pas d'avenir pour les organisations terroristes en Syrie, qu'il s'agisse de Daech ou Al-Qaïda. Nourhan Al-Sheikh, professeur de sciences politiques à l'Université du Caire, affirme pour sa part que depuis la chute de daech, il y a une volonté internationale d’un retour d’Al-Qaïda mais dans les limites définies par les Etats-unis. « Le commandement actuel d’Al-Qaïda a accepté cette situation surtout que l’organisation a perdu son chef historique Oussama Ben laden et a perdu la force qu’elle avait en 2011 », ajoute Norhan Al-Cheikh. Concernant l’avenir d’Al-Qaïda en Syrie, elle conclut : « l’ avenir de l’organisation ne semble pas brillant surtout dans le contexte d’un accord international qui met fin à la criose syrienne. Il est certain qu’Al-Qaïda cherchera d’autres lieux que la Syrie ».