Al-Qaïda tente de se réorganiser en Syrie
Le désengagement opéré en 2016 par le chef de Hay’et Tahrir Al-Cham, Abu Muhammad al-Jawlani, a fait perdre à Al-Qaïda son représentant le plus sérieux en Syrie. Depuis, l’organisation essaie de créer des entités armées pour compenser la perte de Hay’et Tahrir al-Sham.
Ansar al-Tawhid est l'une de ces entités qu'Al-Qaeda a mis en place. C’est un prolongement de Jund al-Aqsa, une faction fondée au milieu de 2012 par Abou Abdel-Aziz Al-Qatari, assassiné mystérieusement en 2014 et son corps a été retrouvé dans la ville de Deir Sonbol.
Jund al-Aqsa dont est issu Ansar Al-Tawhid, est un groupe salafi-djihadiste et entretient des relations étroites avec Jabhat al-Nusra avec qui il partage les mêmes idées fondamentales.
Outre Jund al-Tawhid, Horass Al-Dine (les gardiens de la religion) créés en février dernier, est aussi l’un des relais d’Al-Qaïda en Syrie après la sécession de Hay’et Tahrir al-Sham.
Un communiqué de presse annonçant la fondation de l'organisation a été publié le 27 février dernier, sur une chaîne opérant sur l'application Télégramme. Le communiqu était intitulé : « Sauvez les musulmans ». Le communiqué ne mentionne pas l’arrière-plan idéologique du groupe, mais il y a un consensus sur le fait qu'il s’agit bien d’une nouvelle branche d'Al-Qaïda. Immédiatement après sa création, la nouvelle organisation a fait circuler des informations sur sa composition interne et sur son leadership militaire et idéologioque.
Malgré la tentative d'Al-Qaïda de soutenir Horass El Dine et de lui procurer des dissidents de Hay’et Tahrir Al-Cham (anciennement Jabhet al-Nusra), le groupe n’a fait preuve d’aucune présence plus d'un an et demi après sa création. Ses opérations se sont limitées à des escarmouches ici et là ce qui montre que le vide d'Al-Qaïda laissé par Al-Qaïda en Syrie n’a pas été comblé.
Les factions djihadistes en Syrie ont le sentiment d’avoir échoué, d’où le débat actuel sur l’acceptation des négociations comme meilleure solution à la crise en Syrie, mais les ailes d’Al-Qaïda rejettent fermement cette option, insistant sur le fait qu’elles continueront à utiliser le langage des armes et des combats.