Libye : le HCR appelle à davantage de « solidarité internationale » envers les réfugiés
L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a
appelé dimanche 15 septembre à davantage de « solidarité
internationale » pour permettre la réinstallation de réfugiés
bloqués en Libye, qui endurent des conditions très difficiles notamment
dans les centres de détention. « Nous continuons à appeler à la
générosité de la communauté internationale pour permettre davantage
d’opportunité de réinstallation » de réfugiés, a déclaré à l’AFP
le chef de mission du HCR en Libye, Jean-Paul Cavalieri, à Tripoli.
Sur les quelques 50 000 réfugiés
enregistrés par le HCR en Libye, seuls quelque 4 600 ont été réinstallés dans
des pays tiers – ni la Libye, ni leur pays d’origine – depuis
novembre 2017, dont près de 3 000 transférés vers un centre de
transit au Niger. Plus de 800 autres ont été réinstallés directement en Italie,
456 en Roumanie et 371 dans d’autres pays, selon les chiffres du HCR.
M. Cavalieri s’est félicité de l’accord signé la semaine dernière par le
Rwanda en vue d’accueillir temporairement des réfugiés et des demandeurs
d’asile africains bloqués en Libye.
Une situation devenue critique
L’accord permettra « l’évacuation
de réfugiés qui sont en danger, notamment dans les centres de détention, pour
trouver refuge au Rwanda et à partir de là éventuellement trouver d’autres pays
de réinstallation », a-t-il déclaré, précisant que le centre d’accueil
au Rwanda ne pouvait accueillir plus de 500 personnes à la fois. « L’option
rwandaise est une alternative de plus pour permettre de trouver des solutions
sûres pour des réfugiés en situation compliquée, voire en grand danger »,
a-t-il ajouté. Il s’agit, selon lui, d’un « signe de solidarité de
la communauté internationale envers la Libye qui est affectée et troublée par
ce conflit armé ».
Le chaos qui a suivi la chute de l’ancien
dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 a fait de la Libye la voie privilégiée
pour les migrants originaires d’Afrique de l’Est, du Sahel et du Moyen-Orient
cherchant à rejoindre l’Europe. Plusieurs milliers d’entre eux se trouvent
bloqués dans ce pays, dans des conditions déplorables. Leur situation est
devenue plus critique encore depuis le déclenchement début avril d’un nouveau
conflit armé au sud de la capitale Tripoli.
Et les pays occidentaux tardent à tenir
leurs engagements à accueillir et réinstaller les réfugiés bloqués dans ce
pays, a déploré vendredi l’envoyé spécial du HCR pour la Méditerranée centrale,
Vincent Cochetel. Au 1er septembre, quatorze pays – le Canada,
la France, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni, les
Etats-Unis, la Finlande, l’Allemagne, l’Italie, le Luxembourg, l’Espagne et la
Belgique – ont cependant promis d’accueillir certains de ces réfugiés et
demandeurs d’asile.