La France plaide en faveur du retrait du Soudan de la liste noire américaine
« Nous allons user de notre influence pour que le Soudan
soit retiré de cette liste » a indiqué le ministre français des Affaires
étrangères Jean-Yves Le Drian lors d’une visite à Khartoum ce lundi 16
septembre. Le pays y figure depuis 20 ans.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le
Drian a déclaré que la France ferait pression en faveur du retrait du Soudan de
la liste noire américaine des « Etats soutenant le terrorisme », à l’occasion d’une visite à Khartoum lundi.
Lors de cette visite, la première du genre de la part
d’un haut diplomate français en plus d’une décennie, M. Le Drian a également
plaidé pour la réintégration du Soudan à la communauté internationale.
Le déplacement de M. Le Drian intervient alors que le
Soudan est entré dans une période de transition, après des décennies
d’autoritarisme sous Omar el-Béchir, destitué par l’armée le 11 avril sous la
pression populaire.
« Je
préfère mourir plutôt que de retourner au Soudan »
« Nous allons user de notre influence
pour que le Soudan soit retiré de cette liste » américaine, a indiqué le ministre français lors
d’une conférence de presse avec son homologue Asma Mohamed Abdallah, la
première femme à tenir ce poste au Soudan.
Cela permettrait « une relation nouvelle (du Soudan) avec
les institutions financières (...) Les engagements pris, la manière dont
l’armée a perçu son rôle pendant cette période, tout cela va dans le sens d’une
sortie du Soudan de cette liste », a-t-il répondu à une question de l’AFP sur le sujet.
Le
Soudan massacre les manifestants : qui sont les responsables ?
Le
Soudan est inscrit sur la liste noire depuis 1997
L’inscription depuis des décennies du Soudan sur cette
liste et les sanctions américaines imposées pendant 20 ans (1997-2017) ont
isolé ce pays et asphyxié son économie. La contestation qui a mené à la
destitution de M. Béchir a été déclenchée en décembre 2018 par le triplement du
prix du pain.
Les Etats-Unis avaient accusé le Soudan de soutenir des
groupes jihadistes --le fondateur du réseau Al-Qaïda, Oussama ben Laden, a vécu
à Khartoum entre 1992 et 1996-- et de violation des droits humains notamment au
Darfour.
M. Le Drian a également rencontré le Premier ministre
Abdallah Hamdok et le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil
souverain, un organe composé à la fois de civils et de militaires, fruit d’un
accord âprement négocié entre l’armée et la contestation sur la période de
transition.
Il a aussi réitéré le soutien de la France à Khartoum
face aux défis à venir: reconstruire une économie moribonde et conclure des
accords de paix avec les groupes rebelles dans les zones de conflit des Etats
du Darfour, du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu.