Tensions et confusions autour de la zone tampon à la frontière turco-syrienne
Pressée
d’officialiser ce bandeau d’environ 30 kilomètres entre la frontière turque et
les zones syriennes contrôlées par les Unités de protection du peuple, Ankara
accuse déjà Washington de traîner des pieds.
Ce devait être un petit pas vers une
stabilisation du nord de la Syrie. Après des années de négociations, Ankara et
Washington sont finalement parvenus, le mois dernier, à un accord prévoyant la
mise en place d’une «zone tampon» d’environ 30 kilomètres entre la frontière
turque et les zones syriennes contrôlées par les Unités de protection du peuple
(YPG). Cette décision commune a permis d’éviter in extremis une intervention
militaire turque unilatérale contre la milice kurde de Syrie, alliée
stratégique de Washington dans la lutte contre Daech et qu’Ankara considère
comme le bras droit du PKK. Ces dernières semaines, le président Erdogan
n’avait cessé de réitérer son intention d’en finir avec ces «terroristes». Mais
le «deal», qui implique le retrait des forces kurdes, demeure fragile et
risque, à terme, de s’établir au détriment des populations civiles.