Syrie: retour de civils vers des zones du nord-ouest reprises par le régime
Des "milliers" d'habitants sont
retournés dans des localités du nord-ouest de la Syrie récemment reconquises
par les forces gouvernementales après avoir été sous le contrôle de jihadistes
et de rebelles, ont rapporté dimanche des médias d'Etat syriens.
Ces retours dans des secteurs du sud de la
province d'Idleb et du nord de la région voisine de Hama concernent
"environ 3.000 personnes" qui étaient jusqu'alors également dans des
territoires gouvernementaux, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
Depuis le 31 août, l'armée syrienne et son allié russe observent un
cessez-le-feu dans le nord-ouest du pays, après plusieurs mois de raids
meurtriers qui s'étaient intensifiés fin avril et malgré des bombardements
sporadiques rapportés par l'OSDH. Avant la trêve, les forces gouvernementales
avaient reconquis des localités d'Idleb et de Hama.
"Des milliers de citoyens rentrent dans
leurs villages et localités du nord de Hama et du sud d'Idleb, libérés du
terrorisme", a rapporté l'agence officielle Sana, utilisant la
terminologie du pouvoir qui qualifie de "terroriste" tant les
rebelles que les jihadistes. L'initiative s'inscrit "dans le cadre des
efforts gouvernementaux pour renvoyer les déplacés" vers leurs régions
d'origine, d'après la même source.
La majeure partie de la province d'Idleb et
des secteurs adjacents sont dominés par le groupe jihadiste Hayat Tahrir
al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda.
Les bombardements du régime et de l'allié
russe ont tué depuis fin avril plus de 960 civils selon l'OSDH et fait plus de
400.000 déplacés, ayant fui principalement le sud d'Idleb et le nord de Hama
pour se réfugier plus au nord, selon l'ONU.
Déclenchée en 2011 avec la répression de
manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts.
Le pouvoir de Damas a reconquis environ 60%
du territoire avec l'appui militaire de Moscou, de l'Iran et du Hezbollah
libanais. Outre le secteur d'Idleb, les vastes régions aux mains des forces
kurdes lui échappent dans l'est du pays.