Syrie: l’amère victoire de Bachar el-Assad
Le régime, dont la survie s’est faite au
prix de 500.000 morts, devra composer avec ses parrains pour l’après-guerre.
En août, Hussein, un
industriel syrien qui fait la navette entre le Liban et son pays, a ramené à
Damas Walid, son fils de 15 ans. Il avait quitté la Syrie avec sa mère au début
de la révolution en 2012, et n’était pas revenu depuis. «À la mosquée des Omeyyades,
se souvient Hussein, mon fils m’a demandé quel est l’avenir de la Syrie? Je lui
ai répondu que notre pays était sans avenir pour les dix prochaines années. Je
lui ai dit que les gens épuisés ne veulent pas d’une nouvelle révolution. Et je
lui ai raconté qu’un proche d’Assad m’avait dit au début des violences qu’ils
se battraient jusqu’à la victoire ou qu’ils mourraient. Il m’avait juré qu’il
n’y aurait pas de solution intermédiaire. Finalement, Assad a été plus
résilient que ses opposants. Son système de pouvoirs existe toujours, mais il
est moribond.»
La survie du régime s’est
faite au prix de blessures indélébiles.