Amnesty réclame justice pour les manifestants tués au Soudan
Amnesty International a réclamé ce vendredi
13 septembre à ce que justice soit rendue aux personnes tuées dans la
répression du mouvement de contestation au Soudan, estimant que les
manifestants avaient fait face à une violence «disproportionnée» et «inutile».
Selon un comité de médecins, plus de 250
personnes ont été tuées durant le mouvement de contestation né en décembre 2018
du triplement du prix du pain, avant de prendre rapidement une tournure
politique contre le régime d'Omar el-Béchir puis contre le Conseil militaire de
transition, qui lui a succédé. Parmi ces victimes, au moins 127 ont péri lors
de la dispersion brutale en juin d'un rassemblement qui durait depuis près de
deux mois devant le quartier général de l'armée à Khartoum, d'après le même
comité de médecins proche de la contestation.
«Amnesty International remercie le peuple
soudanais d'avoir fait preuve de courage, de résilience et de nous avoir montré
qu'il est possible de résister à l'injustice et aux violations des droits
humains», a déclaré à des journalistes le secrétaire général de l'ONG, Kumi
Naidoo, lors d'une visite à Khartoum. Selon Kumi Naidoo, les manifestants
soudanais ont fait face à un usage de la violence «disproportionné» et «inutile».
L'organisation de défense des droits humains «soutiendra le peuple soudanais
qui appelle le nouveau gouvernement à s'assurer que justice soit rendue aux
familles» des victimes, a-t-il ajouté, à l'occasion de son premier déplacement
au Soudan en tant que secrétaire général d'Amnesty.
Fin juillet, une enquête officielle a
conclu à l'implication dans la répression du sit-in de huit paramilitaires des redoutées Forces de soutien rapide (RSF)
dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aussi accusées de crimes dans la région du
Darfour (ouest) sous le régime de Omar el-Béchir. Le mois dernier, le Soudan
est parvenu à s'engager sur la voie d'une transition vers un régime civil,
après la signature d'un accord entre les leaders de la contestation et les
généraux du Conseil militaire. Un Conseil souverain, composé à la fois de
civils et de militaires, a été formé pour piloter cette transition qui doit
durer 39 mois.