Al-Adala wa at-Tanmiya refuse la démission d’al-Idrissi: efforts pour unir les Frères du Maroc
Le chef du gouvernement marocain et secrétaire général du Parti Al-Adala wa at-Tanmiya (Justice et développement), bras politique du groupe des Frères, Saadeddine al-Othmani, a refusé la démission du chef du groupe parlementaire du Parti, Idris Al-Azmi al-Idrissi, après l’appel de l’ex-chef du parti, Abdelilah Benkiran, adressé à des ministres et parlementaires du parti à se retirer, suite au vote en faveur de la loi controversée de « francisation de l’enseignement ».
Le refus d’al-Othmani de cette démission constitue une nouvelle étape dans la lutte de son courant contre le courant de Benkiran, surtout qu’al-Idrissi qui occupe aussi la fonction de maire de Fez, est un des cadres importants du parti.
Al-Othmani a par ailleurs attaqué certains cadres du parti, à la suite de publications sur les réseaux sociaux nuisant à son parti, en allusion à l’ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkiran.
Il a ajouté que ceux-ci ne représentent que 10 à 20 personnes sur 40000 membres du parti, affirmant que ce dernier allait prendre les mesures nécessaires pour sanctionner les cadres du parti s’opposant à l’orientation du secrétariat général actuel, et à leur tête l’ex-secrétaire général du parti.
De son côté, Abdel Latif Wahbi, membre du bureau politique du parti d’al-Assala wa al-Mu’assara (Authenticité et Modernité), a affirmé que Benkiran voulait torpiller le Congrès de ce parti en 2021, pour obtenir à nouveau son secrétariat général, et régler ainsi ses comptes politiques avec Saadeddine al-Othmani, soulignant que l’actuel chef du gouvernement était soutenu par des personnalités de poids.
Concernant la possibilité de divisions au sein du parti islamiste, Wahbi a affirmé : « le parti sera secoué par les démissions, mais il continuera à être uni derrière le pragmatisme d’al-Othmani ».
Notons que le projet de loi qui a provoqué une tempête au sein du parti d’al-Adala wa at-Tanmiya, à cause de son approbation de l’enseignement des matières scientifiques en français, est devenu une réalité après le vote du Parlement en sa faveur, et doit seulement être publié dans le Journal officiel pour entrer en vigueur.