Publié par CEMO Centre - Paris
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Une délégation druze en route pour la Syrie arrêtée

vendredi 06/septembre/2019 - 02:17
La Reference
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Jeudi, la police a rapporté avoir empêché le projet d’une dizaine de Druzes de traverser la frontière en Syrie pour y rencontrer des représentants du gouvernement, en violation de la loi israélienne.

Selon un communiqué de la police, les individus ont été détenus après une enquête de plusieurs mois qui a été menée par des agents sous couverture et de manière officielle.

La police a indiqué avoir prévenu les organisateurs de la délégation que leurs actions allaient compromettre la sécurité d’Israël et de ses citoyens.

La délégation a néanmoins tenté de traverser la frontière pour se rendre en Jordanie au pont Sheikh Hussein, où les autorités ont « arrêté leurs bus et des véhicules privés ».

D’après des officiels israéliens, environ 20 000 Druzes habitent dans les 1 200 kilomètres-carrés du plateau du Golan israélien, une zone stratégique prise à la Syrie lors de la guerre des Six Jours et formellement annexée en 1981, une mesure non reconnue par la communauté internationale. Le président américain Donald Trump a signé une déclaration plus tôt cette année reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan.

 

Israël et la Syrie sont encore officiellement en état de guerre.

La grande majorité des Druzes du Golan d’Israël ont encore la nationalité syrienne et ont des liens familiaux avec les Druzes vivant dans le territoire contrôlé par le gouvernement syrien. Pourtant, un nombre croissant de Druzes plus jeunes choisissent la citoyenneté israélienne et soutiennent de moins en moins les actions du président syrien Bashar el-Assad lors de la guerre civile du pays.

Cent-dix-mille autres Druzes vivent en Galilée, dans le nord de l’État juif, la plupart disposant de la nationalité israélienne et effectuant leur service militaire, contrairement aux autres citoyens arabes.

La minorité druze d’Israël a été choquée par la loi polémique récemment adoptée à la Knesset de l’État-nation juif, affirmant que certains éléments de la loi faisaient d’eux des citoyens de deuxième classe, alors que beaucoup d’entre eux servent dans l’armée israélienne.

 

Cette loi ancre le caractère d’Israël, « foyer national du peuple juif », et affirme que « le droit à l’auto-détermination au sein de l’Etat d’Israël est unique au peuple juif ». Elle définit également l’arabe comme une « langue à statut particulier », une rétrogradation de facto par rapport à son précédent statut de deuxième langue officielle, même si elle stipule que « cette clause ne nuit pas au statut octroyé à la langue arabe avant la mise en vigueur de ce texte ».

Des membres de la communauté druze, tout particulièrement des villages du Golan israélien, avaient l’habitude de traverser la frontière de manière occasionnelle avec l’approbation des deux gouvernements. Certains sont allés étudier en Syrie, d’autres rencontrer de la famille ou des coreligionnaires en traversant la ligne de partage du Golan très fortifiée.

Les responsables druzes israéliens se sont rendus à Damas en septembre dernier pour rencontrer leurs compatriotes de Syrie et du Liban lors d’un voyage qui n’était apparemment pas coordonné avec les autorités israéliennes et qui entrait en violation des lois de sécurité nationale.

La délégation de 54 membres du clergé et de cheikhs druzes venaient tous de villages ou de villes des régions de Galilée et du Carmel, dans le nord d’Israël. Ils ont été reçus par des officiels du gouvernement syrien à Damas, a annoncé le quotidien Haaretz, et se sont ensuite rendus dans la région de Sweida, le foyer de la majorité de la communauté druze du pays. Là-bas, ils ont rendu visite aux familles de ceux tués dans les récentes vagues d’attaque dans la zone, mais aussi celles de ceux qui ont été enlevés par le groupe djihadiste.

 


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