Guerre en Libye: le Conseil de sécurité de l'ONU appelé à s'entendre
L'émissaire
de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a appelé ce mercredi le Conseil de
sécurité à s'entendre pour mettre fin au conflit dans le pays, sauf à risquer
sa prolongation indéfinie ou une intensification des soutiens aux belligérants.
«De nombreux Libyens se sentent abandonnés par
une partie de la communauté internationale et exploités par d'autres», a
rapporté Ghassan Salamé, lors d'une liaison vidéo avec le Conseil de sécurité.
«Sans un soutien sans équivoque de ce Conseil et de la communauté
internationale dans son ensemble, deux scénarios très désagréables» pointent,
a-t-il averti. D'une part, «la poursuite d'un conflit persistant et de faible
intensité», d'autre part «une intensification des soutiens militaires» à l'une
ou l'autre partie qui «plongerait l'ensemble de la région dans le chaos». Or
«l'idée de donner une chance à la guerre, et qu'une solution militaire est
possible, représente une chimère», a ajouté l'émissaire qui s'est souvent plaint
dans le passé du manque d'unité du Conseil et des soutiens apportés par
certains de ses membres aux belligérants.
Depuis
début avril, les troupes de l'homme fort de l'est du pays, Khalifa Haftar, qui
cherchent à conquérir Tripoli, sont en guerre avec celles du gouvernement de
Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. Fayez al-Sarraj est
soutenu par la Turquie et le Qatar alors que Khalifa Haftar bénéficie d'appuis
à différents niveaux de l'Egypte, des Emirats arabes unis, des Etats-Unis, de
la Russie ou de la France.
Militante
de l'ONG Avocats pour la justice en Libye, Marwa Mohamed, a aussi déploré
devant le Conseil de sécurité l'absence de «message clair» de la communauté
internationale à l'égard de la Libye. Lors de la discussion, plusieurs pays -
Koweït, Afrique du Sud, Indonésie, Allemagne... - ont dénoncé les ingérences en
Libye et les multiples violations depuis cinq mois de l'embargo sur les armes
imposé à ce pays en 2011. Plusieurs grandes puissances (Etats-Unis, Russie,
France, Royaume Uni) n'ont pas pris la parole, réservant leurs interventions
pour une réunion du Conseil à huis clos organisée juste après la séance
publique.