Libye: un centre de réfugiés du HCR «surpeuplé» faute de pays d'accueil
Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de
l'ONU a déploré ce mardi le surpeuplement de son centre d'accueil dans la
capitale libyenne, réclamant davantage de places dans les pays d'accueil pour y
réinstaller les réfugiés vulnérables.
Le HCR a regretté dans un communiqué des
«solutions très limitées» pour évacuer les migrants vulnérables hors de Libye,
théâtre de violences persistantes depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi
en 2011. «Le HCR continue de réclamer davantage de places pour la
réinstallation et l'évacuation» des migrants. L'organisation affirme que son
centre de rassemblement et de départ à Tripoli est aujourd'hui «surpeuplé».
1000 personnes y sont hébergés pour une capacité d'accueil de 700, selon la
même source. «Les infrastructures et les services du centre sont surexploités
et les conditions de vie se détériorent», a averti le HCR.
Créé en décembre 2018, le Centre de
rassemblement et de départ du HCR, sert de point de transit pour les migrants
et réfugiés, détenus arbitrairement et identifiés comme «les plus vulnérables»,
pour lesquels une solution a été trouvée en dehors de Libye. Plus de 400
migrants, y ont débarqué après la frappe aérienne ayant visé le 3 juillet leur
centre de détention à Tajoura dans la banlieue-est de la capitale qui a fait 53
morts, selon le communiqué. De nombreuses autres personnes qui n'étaient pas
détenues à Tajoura et qui ne sont pas enregistrées par le HCR, y sont rentrées
«spontanément», provoquant le surpeuplement des lieux, a-t-on ajouté de même
source.
Malgré les violences persistantes depuis la
chute en 2011 du régime de Kadhafi, la Libye reste un important point de
transit pour les migrants fuyant l'instabilité dans d'autres régions d'Afrique
et du Moyen-Orient et qui cherchent à rejoindre l'Europe. Organisations
humanitaires et institutions internationales s'alarment de la situation de
milliers de migrants en Libye, pris au piège des combats depuis début avril
entre les forces loyales au Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par
l'ONU et celles du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen.
Selon l'ONU, 4900 réfugiés et migrants sont
détenus actuellement dans des centres relevant du GNA, parmi lesquels 3500 se
trouvent à proximité des combats qui se déroulent au sud de la capitale. «Par
ailleurs, un nombre inconnu de personnes seraient détenues dans d'autres
centres de détention non officiels, dans des situations précaires», selon la
même source.