Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie : une nouvelle trêve dans la province d’Idlib, dévastée par quatre mois de bombardements

samedi 31/août/2019 - 12:00
La Reference
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La trève aura été de courte durée. Un civil a été tué samedi dans des tirs de missiles du régime syrien sur Idleb, première « violation »d’une trêve ayant débuté en matinée et concernant uniquement l’armée syrienne, après quatre mois de bombardements sur cette région du nord-ouest de la Syrie en guerre, a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

« Un civil a été tué par des tirs de missiles du régime syrien sur la ville de Kafranbel, le premier martyr depuis l’entrée en vigueur de la trêve », a-t-il déclaré. Le régime syrien avait dans un premier temps cessé ses frappes aériennes, samedi 31 août, sur la région d’Idlib, au premier jour d’une trêve annoncée après quatre mois de bombardements dévastateurs sur cette région du nord-ouest du pays.

Cette trêve avait été annoncée la veille par la Russie, alliée du président syrien Bachar Al-Assad qu’elle aide dans le conflit, particulièrement dans son offensive contre les djihadistes et les rebelles dans la région d’Idlib.

Damas « se réserve le droit de réagir aux violations »

Une précédente trêve décrétée début août dans cette même région a volé en éclats au bout de quelques jours, le régime ayant repris ses raids après avoir accusé ses adversaires de ne pas la respecter.

A Damas, l’agence officielle Sana avait fait savoir un peu plus tôt que l’armée syrienne avait accepté de respecter l’arrêt des hostilités mais qu’elle « se réservait le droit de réagir aux violations ».

Vendredi, le Centre russe pour la réconciliation en Syrie a affirmé qu’un accord avait été conclu pour « un cessez-le-feu unilatéral des forces gouvernementales » et appelé « les groupes armés à renoncer aux provocations ».

Fin avril, le régime de Bachar Al-Assad aidé de Moscou a lancé une opération de bombardements aériens, appuyée par l’artillerie, contre la province d’Idlib et les secteurs limitrophes dans les provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep, dominés par les djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) et où des groupes rebelles sont également présents.

Le 8 août, il a commencé une offensive au sol reprenant de nombreux secteurs, dont la ville stratégique de Khan Cheikhoun au sud d’Idlib et la totalité de la province de Hama.

« Cauchemar humanitaire »

La trêve semble constituer un nouvel effort pour éviter ce que l’ONU a décrit comme l’un des pires « cauchemars humanitaires » du conflit. Depuis la fin du mois d’avril, les bombardements syriens et russes ont tué plus de 950 civils dans la région d’Idlib selon l’OSDH et plus de 400 000 personnes ont été déplacées, d’après l’ONU.

Les attaques contre des « Syriens innocents à Idlib doivent immédiatement cesser pour que la crise humanitaire puisse prendre fin et le processus politique progresser », a déclaré vendredi le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, après une rencontre avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen.

Quelques heures avant l’entrée en vigueur de la nouvelle trêve, l’OSDH a signalé une frappe aérienne russe contre un établissement de santé dans la province d’Alep, qui a blessé des membres du personnel. Selon l’ONU, 43 établissements de santé ont été touchés depuis avril.

L’ensemble de la région d’Idlib, qui abrite quelque trois millions d’habitants, était censé être protégé par un accord sur une « zone démilitarisée », annoncé en 2018 par la Turquie, un allié de groupes rebelles, et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des djihadistes et insurgés. Mais cet accord n’a pas été respecté et n’a pas empêché l’offensive.

Le régime d’Assad, qui a repris environ 60 % du territoire avec l’aide militaire de Moscou mais aussi de l’Iran et du Hezbollah libanais, s’est engagé à récupérer le reste du territoire, y compris Idlib. De vastes régions aux mains des forces kurdes dans l’Est syrien échappent également au contrôle du régime.

Des chefs djihadistes tués par des frappes américaines

Au moins 40 chefs djihadistes d’Al-Qaïda en Syrie (AQ-S) ont été tués dans des tirs de missiles près d’Idleb, toujours selon l’OSDH. « Des tirs de missile ont visé une réunion de chefs de groupes jihadistes de Hourras al-Din et d’Ansar al-Tawhid ainsi que d’autres groupes alliés à l’intérieur d’un camp d’entraînement, tuant au moins 40 d’entre eux »près d’Idleb, a affirmé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’ONG.

Les Etats-Unis ont indiqué samedi dans un communiqué avoir mené cette frappe : « Cette opération visait des leaders d’AQ-S responsables d’attaques menaçant des citoyens américains, nos partenaires, ainsi que des civils innocents », a indiqué le Pentagone.

            
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