Bawaba News s'infiltre dans les fiefs des groupes terroristes en Allemagne
"Le transfert de fonds en provenance de Turquie et d'autres pays": des terroristes impliqués dans des opérations de financement
Les auteurs d'actes terroristes se déplacent de Berlin à Dresde, loin des yeux des Allemands
La police allemande cherche à démêler les partenaires d'Anis al-Amri dans l'opération terroriste
Al-Amri a utilisé de faux passeports pour recevoir des transferts d'argent en provenance de Turquie et d'autres pays
L'opération terroriste menée par le Tunisien Anis Al-Amiri en décembre 2016 en Allemagne reste au centre de l'attention des autorités allemandes, malgré l'annonce de son décès en Italie.
L'Allemagne essaye de décoder les transferts d'argents et de révéler les vrais terrorists, bien qu'aller à la traque des groupes terroristes en Europe est une tâche complexe compte tenu de la mosaique des lois et des transactions qui se chevauchent dans les pays de l'Union européenne.
Depuis plusieurs mois, le rédacteur en chef d’Al Bawaba News, basé à Berlin, a pu identifier les moyens par lesquels les groupes terroristes ont accès à leurs sources de financement, comment traiter avec leurs membres et obtenir un certain nombre de documents révélant la difficulté de contrer leurs méthodes de financement de ces groupes terroristes.
Jusqu'à présent, le l'attentat perpétré par le Tunisien Anis Al-Amri en décembre 2016 sur le marché de Noël de la place Brachde Berlin intéresse toujours les Allemands. Il existe toujours des questions en suspense non élucidées par la police et les enquêteurs allemands. La police enquête sur une séquence de vidéo proche de l'incident à la recherche de personnes qui auraient aidé Anis al-Amiri, dont le décès a été annoncé en Italie.
Le début de l'histoire
Selon les informations que nous avons reçues, la police allemande a perquisitionné un certain nombre de lieux fréquentés par le Tunisien Anis al-Amiri, qui avait auparavant prêté serment d'allégeance à l'organisation terroriste État islamique, notamment le bureau de Western Union et plus particulièrement la rue Karl Marx dans le quartier de Neukölln à Berlin, fiefs des Arabes et des Turcs.
Al-Amiri y a transféré de l'argent à sa mère Nour al-Houda à ce bureau de transfert bureau à l'aide de sa carte d'asile en Allemagne. Les opérations de transfert enregistrées sont les montants de 800 euros, 600 euros, 200 euros en 2016, selon la police. En janvier 2017, quelques semaines plus tard après l'opération terroriste et de son évasion en Italie, il a fait des transactions financières. La police a pu obtenir des copies de ces opérations pour identifier la légalité de cette étape et les documents utilisés par al-Amiri.
Al-Amiri a utilisé de faux passeports pour recevoir ses propres transferts d'argent en provenance de Turquie et d'autres pays depuis un autre bureau situé à la rue "Zonen Allee" dans le même quartier, profitant des échappatoires juridiques et des pièges des groupes criminels et des gangs berlinois et dans plusieurs villes allemandes, où les groupes s'accordent avec des bureaux de transfert d'argent.
Les groupes s'arrangent avec les agents des bureaux de transfert pour voler de certains numéros de transfert de fonds pour les décharger sans présentation de documents, profitant des mesures laxistes prises par la police allemande dans la poursuite de ceux-ci.
Nous avons rencontré le directeur d'un bureau de transfert d'argent, un ressortissant irakien, rue Zonen Aliya, et il nous avons declare ceci: De nombreux gangs veulent traiter avec moi pour leur fournir des chiffres, leur faire décharger l'argent et partager les montants, profitant des vides juridiques pour lesquels la société ne supporte aucune indemnisation pour le non-paiement de l'argent ou quoi que ce soit, surtout que la société exige des copies du passeport. Ces groupes ont beaucoup de faux passeports qu'ils utilisent pour recevoir des millions d'euros.
Interrogé sur les garanties offertes aux propriétaires de ces sociétés pour qu'ils fassent décharger des montants sans vérifier la validité du passeport, il a répondu: Je ne suis pas un expert en passeports, et de nombreux propriétaires de bureau exploitent cet écart, et ils dépensent les montants en cas de disponibilité du nom et du numéro, puis envoient ces données au siège. La bande organisée exploite de nombreuses échappatoires que la police allemande n'a pas su. Il existe des victimes de cette escroquerie qui souffrent toujours en du non-paiement de leurs redevances, compte tenu du refus de l'entreprise de fournir les montants volés.
Mosquée salafiste
Figurent parmis les sites surveillés par la police allemande après avoir constaté la régularité des visites, une mosquée et une institution de la ville de Hildesheim dans l'état de Basse-Saxe, où Amiri fréquente régulièrement. Bien que la mosquée ait fait l'objet d'une descente policière plusieurs mois avant le crime d'Ameri, aucune mesure stricte n'a été prise à l'égard des responsables de ce lieu de culte. Certains relient cette mosquée à des groupes salafistes.
Ce qui est important ici, c'est de surveiller la présence de plusieurs Tunisiens dans cette ville, y compris ceux qui travaillent dans des entreprises de sécurité, qui coopèrent avec les autorités allemandes, ce qui permet l'échange d'informations entre les citoyens appartenant à des groupes extrémistes et leur pays d'origine afin de mener des opérations terroristes sur la base des informations recues, non seulement dans cet État, qui assiste à des élections internes en septembre, mais aussi dans d'autres États, éloignés des contrôles de la police fédérale et du service de renseignement interne allemand (Office fédéral de protection de la constitution).
En dépit de l'incapacité de la police allemande à percer le mystère des partenaires d'Al-Amri dans l'opération terroriste, des images publiées dans les journaux allemands indiquent la présence de ses associés. La police fédérale espère trouver des indices sur le crime qui a secoué l’Allemagne.
Selon Al-Bawaba News, le dossier d'Al-Amri n'a été fermé qu'après l'annonce de sa liquidation en décembre 2016 et quelques jours après le second attentat, mais des enquêtes intensives sont en cours pour trouver ses sources de financement et les partenaires qui l'ont aidé et lui ont fourni un soutien logistique. A ce moment là, un communiqué détaillé sur ces circonstances sera publiée.
Selon les documents dont Al-Bawaba News, a reçu une copie, plusieurs rapports et enquêtes sont en cours en Allemagne concernant les transferts d'argent et l'exploitation de groupes terroristes. Dans de nombreux bureaux de police à Berlin, Essen, Dresde, Düsseldorf et Cologne, des centaines de rapports. La police enquête sur ces opérations, mais elle n'a encore reçu aucune information confirmée ni arrêtée, d'autant plus que les transferts effectués depuis et vers la Turquie contribuent à la complexité de la crise, alors que la bureaucratie complexe allonge le processus d'enquête et permet ainsi aux groupes terroristes et aux gangs du crime organisé de s'ouvrir.
Le directeur d'un bureau de transfert d'argent a déclaré à Al Bawaba News que les gangs organisés en Turquie étaient en mesure de voler 33 000 euros en une journée et d'effectuer des transferts par des pirates informatiques. Le bureau Western Union à Istanbul a été fermé et l'argent qui yétait a été renvoyé au bureau mère aux États-Unis.
Il a souligné que toutes les personnes exposées à l'escroquerie ne touchaient pas leur argent compte tenu du ralentissement des activités des autorités allemandes. Des informations sur les opérations ont fait l'objet d'une enquête pendant plusieurs mois et ne sont pas parvenus aux auteurs.
Centres de conseil des consommateurs
Lors de l'examen et du suivi, il a été constaté qu'un grand nombre de cas avaient été mis en place devant les centres de conseil des consommateurs, qui avait reçu de nombreuses plaintes et fait l'objet d'un suivi auprès des autorités concernées. Nombreux sont les Allemandes ou des personnes de nationalités arabes différentes, qui avaient alors introduit des demandes auprès de ces centres afin de les aider près des autorités d'enquête. Parce que ces centres rendent justice aux victimes et agissent en leur nom lors des enquêtes, et communiquent avec le tribunal à ce sujet, même si cela prend beaucoup de temps.
"Il existe beaucoups de cas d'escroquerie dont des citoyens allemands ou des étrangers sont victimes, a déclaré Julian Rioli, conseiller d'un centre de conseil des consommateurs à Berlin. Le rôle de ces centres consiste à suivre les affaires devant les tribunaux, à conseiller, à les faire représenter par des avocats et à obtenir des honoraires d'avocat de la partie perdante. Ces centres résolvent les problèmes parmi les citoyens, les magasins et de nombreuses institutions gouvernementales. Les services proposés sont à des prix nominaux. Les conseils n'encaisse que 15 euros et des frais annuels de 20 euros pour ceux qui souhaitent communiquer avec les centres pendant l’année, sachant qu'il existe aussi d’autres services fournis à bas prix."
Il a souligné qu'il existe de nombreuses villes qui sont célébres par l'existence des gangs organizes exploitqnt les citoyens et contournant les lois, mais ils sont poursuivis conformément aux lois allemandes, d'autant plus que le ministère allemand de l'Intérieur examine actuellement le bilan de tous les gangs organisés dans le pays et a arrêtés plusieurs d'entre eux.
Problèmes juridiques
La présence d'un grand nombre de Daeshis en Europe en général et en Allemagne en particulier compliquerait le processus de recherche de ces groupes qui contrôlerait le financement de crimes terroristes, a déclaré pour sa part Awad Shafiq, professeur de droit international à l'Institut supérieur de droit de Genève.
L’Allemagne porte donc toute la responsabilité de ne pas avoir affronté ce type d’opération criminelle, mais la communauté internationale étant soumise à deux poids deux mesures et à l’incapacité de faire respecter les résolutions du Conseil de sécurité qui reste lettre morte alors que les groupes terroristes exploitent ces lacunes. Ils se déplacent librement d'un pays à l'autre sous le prétexte d'accusations de la non-violation des droits de l'Homme et les Etats leur fournissent une protection indirecte, comme ce fut le cas avec les Casques blancs en Syrie, après s'être déplacés aux Etats-Unis et au Canada après leur passage temporaire en Jordanie et dans les pays européens.
En vertu de la résolution 1373 du Conseil de sécurité, l’Allemagne avait des obligations en matière d’incrimination du financement du terrorisme, la première pour le financement d’actes terroristes et la seconde pour le financement de terrorists. La première obligation est mentionnée aux paragraphes 1 a) et 1 b). La résolution stipule au paragraphe 1 a) que l’État doit «prévenir et réprimer le financement d’actes terroristes» et au paragraphe 1 (b) que tous les États «érigent en infraction la disposition délibérée des ressortissants de ces États de fournir ou de collecter des fonds, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, ou sur son territoire, pour être utilisé dans des actes terroristes ou s’il est avéré qu’ils seront utilisés dans des actes terroristes." Cette formule est très proche de celle contenue dans la Convention de 1999.
Au paragraphe 3 d) de la résolution, le Conseil de sécurité "demande à tous les États" de devenir parties à la Convention. En outre, les États doivent veiller à ce que ces actes de terrorisme soient considérés comme des crimes graves dans leur droit interne et à ce que la peine infligée soit dûment conforme à la gravité de ces crimes. La Convention contient des dispositions similaires. Il apparaît donc que les paragraphes 1 a) et b) font référence à la Convention.
La deuxième obligation est énoncée au paragraphe 1 d) de la résolution, qui stipule que les États «interdisent directement aux ressortissants de ces États ou à toute personne ou entité sur leur territoire de mettre à disposition des fonds, avoirs financiers, ressources économiques, services financiers ou autres, directement ou indirectement, à des personnes qui commettent ou tentent de faciliter des actes terroristes, y participent ou les facilitent, à des entités directement ou indirectement possédées ou contrôlées par elles, ou à des personnes et entités agissant en leur nom ou sous leur direction. "
Cette partie de la résolution crée une obligation indépendante qui ne figure pas dans la Convention car elle ne traite pas de la question de l’assistance financière aux terroristes ou à des entités terroristes.
La résolution non seulement punit le financement du terrorisme international, mais s'étend à tous les actes terroristes, indépendamment de tout entité transfrontière. Bien que la Convention de 1999, en particulier en ce qui concerne l’incrimination, ne soit applicable que lorsque cet élément est disponible. L’article 3 de la Convention de 1999 dispose: «La présente Convention ne s’applique pas si l’infraction est commise dans un État et si son auteur présumé en possède la nationalité et se trouve sur son territoire et si aucun autre État n’a, en vertu des paragraphes 1 ou 2 de l’article 7, le fondement permettant de déterminer. Toutefois, les dispositions des articles 12 à 18 s’appliquent dans les cas appropriés. ” Les mesures prévues dans la résolution 1373 ne sont pas soumises à cette obligation.
L’Allemagne doit prendre des mesures dans son droit interne pour ériger en infraction pénale les actes liés au financement du terrorisme et sanctionner ces crimes par des peines qui tiennent compte de leur gravité, d’autant plus que le crime de «financement» doit être puni indépendamment de tout acte terroriste. Toutefois, dans la plupart des législations nationales, un partenaire n'est puni que si l'auteur a commis l'infraction initiale ou s'il est également puni.