Tokyo met en garde contre un excès de dette en Afrique, où la Chine accroît son influence
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a mis jeudi en garde l’Afrique contre des niveaux excessifs d’endettement, dans une allusion aux importants investissements chinois sur le continent, que certains accusent de fragiliser les finances d’Etats émergents.
“Si des pays partenaires sont profondément endettés, cela gêne les efforts de tout le monde pour entrer sur le marché”, a-t-il déclaré devant des dirigeants africains conviés à la Ticad, conférence internationale sur le développement du continent organisée à Yokohama.
Le Premier ministre en a profité pour faire la promotion de dispositifs de financement et d’assurance d’institutions japonaises soutenues par le gouvernement, lesquelles privilégient selon lui des investissements “de qualité”.
Dans les trois prochaines années le Japon prévoit aussi de former dans 30 pays africains des experts à la gestion des risques financiers et de la dette publique, a ajouté M. Abe.
Tokyo cherche à renforcer sa présence en Afrique, où ses investissements sont à la traîne face à ceux de Pékin, qui a notamment promis 60 milliards de dollars en nouveaux financements lors du sommet Chine-Afrique de l’an dernier.
Cependant le gigantesque projet d’infrastructures des “Nouvelles routes de la soie”, lancé en 2013 par Pékin pour relier l’Asie, l’Europe et l’Afrique à la Chine, a été accusé de favoriser les entreprises et ouvriers chinois au détriment des économies locales, d’enferrer les pays hôtes dans la dette et de ne pas tenir compte des droits humains et de l’environnement.
Tokyo essaie aussi d’encourager le secteur privé nippon à davantage investir en Afrique: plus de 150 entreprises du pays étaient ainsi présentes en marge des rencontres officielles de cette 7ème édition de la Ticad.