Erdogan seul: Al-Adala wa at-Tanmiya a perdu sa popularité et ses camarades fondent un nouveau parti
Mohammad Abdel Ghaffar
Le parti au pouvoir al-Adala wa at-Tanmiya a subi des pertes énormes comme celle des mairies d’Ankara et Istanbul durant les élections de mars 2019, qui ont vu la victoire du Parti républicain du peuple.
C’est ainsi que l’ex-premier ministre Ahmet Davutoglu vient de louer un immeuble à Ankara pour installer le siège de son nouveau parti, qu’il compte lancer en octobre prochain. Selon des sources autorisées, Davutoglu est prêt à lancer son parti dans 70 gouvernorats sur 81.
Il veut par ailleurs mettre fin à l’alliance avec le parti d’Action nationaliste d’extrême-droite, et empêcher que le président de l’Etat soit aussi président du parti au pouvoir, et diminuer ses prérogatives au profit du Parlement.
Quant au Dr Tareq Fahmi, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, il affirme que durant les deux derniers mois, Ali Babacan, Ahmet Davutoglu et 11 cadres du parti d’al-Adala wa at-Tanmiya dont des hommes d’affaires ont quitté le parti et annoncé la création de partis qui leur sont propres.
Et d’ajouter que les dissensions au sein du parti, avec l’effondrement de l’économie turque vont conduire à la fin de l’expérience du parti, et qu’Erdogan ne pourra recourir à la violence contre Davutoglu, qui est une personnalité éminente et un symbole du néo-ottomanisme.
Par ailleurs, Davutoglu s’appuie dans son parti sur le principe de la participation et qu’il va s’ouvrir sur toutes les composantes de la vie politique turque, et revoir les relations de la Turquie avec les pays de la région comme Israël, en améliorant ses relations économiques avec lui loin des considérations politiques, ou comme l’Egypte, en tant que pays essentiel dans la région.