Abdelrahim Ali au colloque du CEMO : les parlements européens ont ouvert leurs portes aux Frères pour présenter leurs idées terroristes
Le journaliste Abdelrahim Ali, président du Centre d’Etudes du Moyen-Orient à Paris (CEMO) a affirmé que la coopération et le dialogue permanent entre les sept pays industriels et les pays d’Afrique et d’Asie sur les problèmes communs et à leur tête celui de la lutte contre le terrorisme sont devenus indispensables.
Il a ajouté lors du déjeuner mensuel du Centre aujourd’hui samedi 24 août au siège du Centre à Paris, sur le thème « Les droits de l’homme et les tentatives des groupes terroristes de les exploiter politiquement dans leur intérêt et de les utiliser comme prétexte dans les médias occidentaux pour déstabiliser les pays, et exécuter leurs plans terroristes », que les terroristes et ceux qui les financent ont profité des contradictions politiques et des différends idéologiques entre les puissances internationales et régionales du notre monde actuel.
Il a pris comme preuve de cela le fait qu’alors que la nation arabe souffrait de la multiplication des attaques terroristes dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix du siècle dernier, qui visaient les services de sécurité, les lieux touristiques et les citoyens coptes, certains pays européens comme la Grande-Bretagne considéraient ces terroristes comme des combattants de la liberté ou pour le moins comme une « opposition armée », et leur donnaient accès à l’asile politique, leur permettaient de participer à des conférences et à des séances d’audition parlementaires, en particulier à la Chambre des communes britannique, et à des débats avec des journalistes et à la télévision, pour qu’ils présentent leurs points de vues, en dénigrant les gouvernements et ceux qui s’opposent à eux aux niveaux religieux et idéologique.
Et d’ajouter : « Et jusqu’à maintenant, malheureusement, certains organes de presse comme la BBC qualifient les terroristes qui exécutent des attaques terroristes contre les policiers et les soldats égyptiens dans le Sinaï « d’hommes armés », dans leur couverture des événements, tandis que si un homme poignarde un citoyen à Londres ou écrase avec sa voiture un groupe de Britanniques, on le qualifie de « terroriste », ce qui est une contradiction flagrante qui est exploitée par les groupes terroristes ».
Et de poursuivre : « D’autre part, certains appellent à opprimer la femme et à répandre la haine contre ceux qui sont d’une autre religion, ou à interdire les arts et la musique en affirmant qu’ils contredisent leurs croyances religieuses, qui sont autant de conceptions que le Sommet du G7 a appelé à combattre et qui font partie des crimes de haine et de discrimination raciale dans toute l’Europe.
Alors que l’on trouve des auteurs importants écrivant dans de grands journaux européens qui considèrent les chefs de l’Organisation internationale des Frères musulmans, qui adoptent globalement les mêmes idées racistes, comme des combattants de la liberté auxquels on doit permettre de s’exprimer dans les parlements et les centres de droits de l’homme, pour qu’ils y présentent ce genre d’idées ».
Il a demandé de mettre fin aux contradictions politiques, affirmant : « L’unification des concepts dans ce cadre est devenue la nécessité du moment, entre les pays européens et nos pays d’Afrique, pour empêcher les terroristes et les propagateurs d’idées racistes et haineuses de profiter de ces contradictions ».
Cette intervention a eu lieu lors du colloque tenu au CEMO à Paris, en marge du Sommet des pays du G7 à Biarritz au sud-ouest de la France, auquel assiste pour la première fois le président Abdel Fattah Al-Sissi.
Participent au colloque Miryam Benraad, chercheuse spécialiste de la violence politique à l’IREMAM, et conseillère à l’Agence de développement internationale, Roland Lombardi, spécialiste du Moyen-Orient, et l’écrivain français Joachim Véliocas.
Le colloque est présenté par Ahmad Youssef, directeur exécutif du CEMO.