Affaire du pétrolier Grace 1 : Washington met Téhéran dans une nouvelle impasse
La décision du Département d’Etat à la Justice, le 16 août, d’envoyer un mémorandum aux autorités de Gibraltar pour requisitionner le pétrolier iranien Grace 1 a été un coup dur à l’Iran, qui avait célébré sa décision de libérer le pétrolier.
La décision des Etats-Unis intervient un jour après qu'un juge de la British Crown Authority à Gibraltar ait autorisé le pétrolier à naviguer. Le mémorandum du secrétariat à la Justice indiquait que le pétrolier voulait entrer illégalement dans le système financier américain afin de soutenir des cargaison illégales en provenance d'Iran.
Le 4 juillet, la Royal Navy s'est saisie du pétrolier, soupçonné d'avoir violé les sanctions de l'UE sur les transferts de pétrole vers la Syrie.
Les Autorités de Gibraltar ont mis fin à la détention du pétrolier jeudi 15 août, mais la situation s’est compliquée après que les États-Unis aient déposé une demande judiciaire de dernière minute pour le maintenir en détention. Le navire ne pouvait de toutes les manières pas sortir car il attendait l’arrivée d’un nouvel équipage. Richard Wilkinson, l'avocat du capitaine qui représente également trois membres de l'équipage, a déclaré que son client ne souhaitait plus travailler à bord.
La décision des États-Unis a été prise suite aux « provocations iraniennes ». L'ambassadeur d'Iran en Grande-Bretagne, Hamid Baidi, a déclaré que la libération du navire était une « défaite pour les Américains ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Mousavi, a démenti vendredi que son pays ait donné l'assurance aux autorités de Gibraltar que Grace 1 ne se rendrait plus en Syrie, affirmant que : « La destination du pétrolier n'était pas la Syrie et, même si cela avait été le cas, cela ne concerne personne ». Pour sa part, Mohammad Abadi, chercheur spécialiste de l'Iran : « La décision américaine souligne l’échec de la politique étrangère iranienne, car depuis deux jours les dirigeants à Téhéran affirmaient que la décision du gouvernement de Gibraltar de libérer le pétrolier était une victoire pour l'Iran et une défaite pour les États-Unis ».