Publié par CEMO Centre - Paris
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Rome prise comme cible : Lecture d’un livre pédagogique le plus dangereux des Frères musulmans

lundi 16/juillet/2018 - 01:40
La Reference
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Hana Kandil

La littérature et les écrits des Frères musulmans regorgent d’innombrables discours libres et implicites relatifs au Califat et au rôle de celui-ci dans l'établissement d'un Etat islamique! En revanche, un examen approfondi de la production des penseurs de ce groupe révèle clairement qu'ils prennent sérieusement cette idée califale pour légitimer la violence contre les innocents et pour contrôler les États.

Les Frères musulmans ne savent pas ou font semblant d’ignorer qu'il n'existe aucun texte islamique authentique qui indique que le califat est le seul système d’administration islamique. Tout comme, dans les faits, l'expérience califale n'a été couronnée de succès que dans les rares périodes où celui-ci résultait  de la capacité personnelle du Calife plutôt que celle du système lui-même. Ce qui prouve que celui-ci s’appuie plutôt sur la gouvernance et la politique du calife, sans que le califat n’y ait aucun rôle.

« Sur le chemin des Frères musulmans » 

Le titre ci-dessus fait référence à un livre publié par un Frères musulman de nationalité yéménite. Hussein bin Mohsen Ali, comme c’est de lui il s’agit, y consacre l'idée de légitimer la violence contre la société dans le but d'adopter le système d’administration califal, étant donné que la confrérie est le groupe « élu » et le représentant des musulmans, pour assumer la responsabilité d'établir le califat.

Le livre, qui foisonne les principes de la confrérie auxquels adhèrent tous les membres, conclut que la violence est le seul moyen adopté par le Groupe pour le changement, et l’applique, bien entendu, en cas de besoin.

La création de la Confrérie

L'auteur du livre y souligne qu'il était impératif d’établir une communauté englobant l’ensemble des musulmans ; et déclare clairement que les Frères musulmans étaient le représentant des masses musulmanes du monde qui doivent se mettre sous la bannière de la confrérie pour restaurer le Califat. On dirait que les musulmans ne pouvaient agir que pour le seul but de rétablir le califat, et que celui-ci ne pouvait être restauré que sous l'égide des Frères musulmans !!! Il s’agit donc des messages directs de lavage de cerveau que l'écrivain adresse à la jeunesse !

La taqiya (concept qui permet aux musulmans radicaux de dissimuler leurs véritables croyances)

Dans son œuvre « Sur le chemin des Frères musulmans », l'écrivain yéménite (inconnu du monde littéraire) va vers son but selon lequel tous les chemins mènent à la Confrérie, si ce n’est par la violence, c’est plutôt par la taqiya, jusqu'à l'autonomisation du Groupe et l'exclusion de ses adversaires. L'auteur le souligne d’ailleurs en ces termes: « Si les musulmans s’accordent sur quelque chose, les autres, issus d’autres confessions, ont le devoir de les suivre ; sinon ils sont réprimandés par la force de l'épée, bien que cela ait besoin du temps pour être appliqué, car ce n’est pas le moment propice actuellement. »

Et d’ajouter: « Ceux qui empêchent tous les pays islamiques à appliquer la Charia et à brandir la bannière du djihad, parce qu'ils ordonnent le vice, interdisent la vertu et suppriment ceux qui veulent le contraire, doivent se repentir ». Cela explique qu’accuser sans élément de preuve est l'une des méthodes de la confrérie à la fabrication des ennemis.

L'auteur chatouille ainsi les sentiments des adeptes fréristes, soulignant que l'objectif de la Confrérie était de restaurer les « gloires des musulmans » et « lever haut le drapeau de l'Islam dans le monde entier ». En effet, il utilise des termes selon lesquelles la Confrérie est un groupe mondial, et que son drapeau doit être brandi partout sur le globe, allant de Dâr ul-islâm (pays musulmans), à Dâr ul-kufr (pays non musulmans). Une manière d’abroger et de réduire toutes entités dites « islamiques » en un seul groupe : les Frères musulmans.

L'auteur souligne que toute la Terre doit être sous la bannière de la Confrérie, qui est nécessairement Dâr ‘adl wa islâm (pays de justice, et d'islam). Et vice-versa. Tout ce qui ne relève pas de sa compétence est Dâr ul-kufr et doit être conquis, afin que tous les pays deviennent un seul Etat, sous la bannière des Frères musulmans.

Va-t-il expliquer ensuite le but principal de sa pensée en ces termes: « Pour que l'humanité adore un Seigneur Unique, adopte le principe de la promotion de la vertu et de la prévention du vice, anéantit la sédition de la Terre, et pour que les Frères musulmans conquièrent Rome, la capitale de l'Italie. »

L’un des points les plus étranges du livre est le fait de nier le caractère « islamique » à tous les groupes autres que ceux dépendants des Frères musulmans, en déclarant: « La multiplicité des groupes au sein de la Ummah (communauté) est nulle et non avenue. Les efforts de la communauté doivent être concentrés dans une direction, qui doit, absolument, être la confrérie des Frères musulmans. »

Nonobstant, l’auteur n’arrive pas à expliquer pourquoi seule la Confrérie possède la vérité? Pourquoi ne fusionne-t-elle pas avec les autres groupes? Pourquoi tout le monde devrait-il obéir au seul Groupe, et qu’aucun autre groupe n’a le droit de le réclamer ?

À la fin du livre, il réaffirme que la confrérie est le seul rédempteur de l'Islam depuis son déclin, et qu’aucune renaissance islamique n’était possible à court ou à long terme qu’à travers l’adhésion à la Confrérie.

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