Au large de la Libye, le bateau "Ocean Viking" a secouru 105 migrants supplémentaires
Le navire humanitaire compte désormais à son bord 356 personnes, et cherche
un port sûr pour débarquer.
Le canot bleu en caoutchouc a été repéré de loin : à son
bord, 105 hommes et adolescents, en majorité des Soudanais, parmi lesquels 29
mineurs et deux enfants d'environ 5 et 12 ans. L'Ocean Viking a pu repêcher ces réfugiés, grâce à la veille
permanente mise en place sur le pont supérieur du navire affrété par SOS Méditerranée
et Médecins sans frontières (MSF).
L'opération de lundi a été plus compliquée que les
précédentes : quand les zodiacs des marins sauveteurs sont arrivés à sa
hauteur, le canot avait commencé à se dégonfler et plus d'une demi-douzaine de
personnes sont tombées à l'eau, mais tous sont sains et saufs.
L'Ocean Viking est équipé pour accueillir
entre 200 et 250 personnes dans de bonnes conditions dans des conteneurs
aménagés sur le pont, mais il a encore la capacité de recueillir de nouveaux
migrants si la situation l'impose, affirment les deux ONG. Le grand bateau rouge restait donc au large de la Libye, d'autant qu'un autre canot,
parti en même temps que celui secouru lundi, avait été signalé.
À la recherche d'un port où
débarquer
Les conditions météorologiques
sont actuellement favorables aux départs et il est possible que la grande fête
musulmane de l'Aïd al-Adha influence la vigilance des gardes-côte libyens. Les
autorités maltaises, contactées par l'Ocean Viking avant le sauvetage de
lundi, ont refusé d'accueillir les migrants présents à bord, estimant qu'elles
n'étaient tenues de le faire que dans le cas d'opérations conduites dans sa
zone de secours. Tous les migrants de l'Ocean Viking, qui bat pavillon norvégien, ont
été secourus dans la vaste zone dépendant de la Libye, mais selon le
coordinateur des opérations à bord, Nicholas Romaniuk, les tentatives pour
contacter les gardes-côte libyens sont restées vaines depuis cinq jours.
À Rome, le ministre italien de
l'Intérieur, Matteo Salvini, a répété "l'interdiction absolue pour ces
deux navires étrangers de pénétrer dans les eaux italiennes. Ouvrez les ports
de France, d'Espagne ou de Norvège". Il est arrivé par le passé que
Tripoli propose un port de débarquement libyen, ce à quoi les ONG se refusent en raison des abus et
violences que les migrants risquent d'y retrouver.
Une partie des migrants de l'Open
Arms ont été secourus dans la zone de Malte, et la marine maltaise a proposé de
les conduire à La Valette, mais l'ONG a refusé, expliquant redouter des actes
désespérés de la part de ceux obligés de rester à bord au moment du transfert.
Le fondateur de l'ONG espagnole, Oscar Camps, a cependant dénoncé le refus de
Malte comme de l'Italie de laisser l'Open Arms s'abriter près de ses côtes,
alors que "des creux de 2,2 m sont prévus pour mercredi après-midi".