Syrie: une délégation US en Turquie pour coordonner une «zone de sécurité»
Une délégation américaine est arrivée lundi
en Turquie afin de travailler à l'ouverture d'un centre d'opérations visant à
coordonner avec Ankara la mise en place d'une «zone de sécurité» dans le nord
de la Syrie.
Selon le ministère turc de la Défense, six
responsables américains sont arrivés lundi à Sanliurfa (sud-est) afin de
commencer à travailler à la création d'un «centre d'opérations conjointes» qui
ouvrira «dans les prochains jours». Aux termes d'un accord conclu la semaine
dernière entre Ankara et Washington à l'issue de difficiles négociations, ce
«centre d'opérations conjointes» vise à coordonner la mise en place d'une «zone
de sécurité» dans le nord de la Syrie. Cette zone vise concrètement à insérer
un tampon entre la frontière turque et des territoires contrôlés par une milice
kurde, les Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par les Etats-Unis,
mais qualifiée de «terroriste» par la Turquie.
Les contours de cette «zone de sécurité»
sont pour le moment flous. Aucun calendrier n'a été avancé pour sa mise en
place et sa largeur, ainsi que les forces qui la contrôleront, font encore
l'objet de discussions. La Turquie réclame une zone d'au moins 30 km de
profondeur à partir de sa frontière, une demande réitérée lundi par le ministre
turc de la Défense Hulusi Akar. «Nous avons dit à chaque occasion qu'il fallait
une largeur de 30 à 40 km», a déclaré Hulusi Akar lors d'une interview avec la
chaîne étatique TRT.
Bien que flou, cet accord a permis de
prévenir une offensive turque contre les YPG, alors que le président Recep
Tayyip Erdogan multipliait les menaces. Si les Etats-Unis appuient les YPG
contre le groupe Etat islamique (EI), la Turquie dénonce les liens entre les
YPG et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui livre une sanglante
guérilla contre Ankara en Turquie depuis 1984. En 2016, l'armée turque a lancé
une offensive terrestre dans le nord-ouest de la Syrie contre l'EI et les YPG.
L'an dernier, elle a mené une deuxième offensive contre les combattants kurdes,
s'emparant de l'enclave d'Afrine.