Nigeria: deux soldats et cinq civils tués dans deux attaques djihadistes dans le nord-est
Au moins sept personnes, dont deux soldats,
ont été tuées dans deux attaques djihadistes contre une base militaire et un
village du nord-est du Nigeria, a-t-on appris de sources concordantes dimanche.
Samedi soir, deux soldats nigérians et trois civils ont été tués lorsque des
combattants du groupe de l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) ont
attaqué une base militaire à Gubio, à 80 km de la capitale régionale Maiduguri,
ont affirmé à l'AFP deux sources militaires.
«Deux
soldats ont payé le prix suprême en défendant la base contre les terroristes de
l'ISWAP», a déclaré la première source militaire sous couvert d'anonymat.
«Trois civils ont été touchés dans des tirs croisés et sont décédés». Les
djihadistes, arrivés à bord de pick-ups équipés de mitrailleuses lourdes, ont
attaqué la base vers 18h00 GMT et combattu les soldats pendant près de deux
heures, a précisé la deuxième source qui a fait état d'un bilan similaire.
Selon cet officier, l'attaque a finalement
pu être repoussée grâce à l'arrivée de renforts aériens. «Les terroristes ont
été pulvérisés et contraints de battre retraite. Onze d'entre eux ont été tués
et trois de leurs véhicules ont été saisis», a-t-il déclaré. L'ISWAP avait déjà
attaqué cette base en mai, tuant trois soldats selon des sources sécuritaires
nigérianes - 20 selon les revendications du groupe jihadiste. Dimanche, des
combattants de la faction rivale Boko Haram, également active dans le nord-est,
ont attaqué le village de Ngwom, à 14 kms au nord de Maiduguri, faisant deux
morts et incendiant des maisons, selon un responsable de milice d'autodéfense,
Babakura Kolo.
Boko Haram avait déjà attaqué Ngwom et sa
base militaire en février, tuant trois soldats. Les jihadistes intensifient
généralement leurs attaques pendant la fête musulmane de l'Aïd al-Adha dans le
nord du pays, où les dispositifs de sécurité sont renforcés dans les grandes
villes. La plupart des attaques contre l'armée dans cette région ont été
attribuées ou revendiquées par ISWAP, une branche dissidente de Boko Haram
ayant fait allégeance au groupe Etat islamique (EI). Le groupe fidèle au leader
historique de Boko Haram, Abubakar Shekau, s'en prend lui davantage aux civils
lors d'attaque de villages destinés à piller des ressources. Le conflit a fait
plus de 27.000 morts et environ 1,8 million de déplacés depuis 2009 dans le
nord du Nigeria, et s'est étendu aux pays voisins du bassin du lac Tchad
(Tchad, Cameroun, Niger).