Publié par CEMO Centre - Paris
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Afrique : Boko Haram survit et s'organise

dimanche 11/août/2019 - 04:57
La Reference
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Autour du lac Tchad, la lutte contre la contagion islamiste est la priorité. Les brigades d'intervention rapide camerounaises sont en première ligne pour contrer Boko Haram, qui se nourrit de terreur et de trafics en tout genre au détriment de la population.

Roumsiki, petit village de l'Extrême-Nord du Cameroun, à la frontière nigériane. Il fait 43 °C, nous entrons dans la petite saison des pluies. Une savane arborée où trouvent refuge lions, éléphants, girafes, antilopes, panthères, hyènes, hippopotames ou buffles dans une région grande comme trois départements français. L'air est moite, la nuit tombe au bord de l'étang. Près du point d'eau, le colonel Nokum discute avec le chef coutumier du village et un instituteur de l'école aujourd'hui déserte.

Ici, en 2013, une famille française, les Moulin-Fournier, a été enlevée par Boko Haram, groupe islamiste qui compte de 6 000 à 8 000 combattants effectifs et de 16 000 à 24 000 sympathisants ou collaborateurs passifs. En 2014, dix employés chinois étaient capturés par les mêmes terroristes au terme de trois heures de combats à l'arme légère avec les troupes de l'armée camerounaise.

Le gouvernement à l'initiative

On se souvient des deux touristes français enlevés en mai dernier au Bénin où deux mouvements terroristes sévissent, l'un affilié à Al-Qaïda, l'autre à l'État islamique. Libérés par le commando Hubert au Burkina Faso lors de l'organisation d'un transfert de ces otages à l'organisation terroriste malienne de la katiba Macina, ils reflètent bien l'état d'instabilité causé par la coagulation des foyers djihadistes du Sahel et de l'Afrique subsaharienne.

En créant les Bir (brigades d'intervention rapide), le gouvernement camerounais a décidé de reprendre l'initiative. Le colonel Nokum explique : « Depuis 2014, les Bir ont stationné sur place 200 hommes, huit véhicules de combat, deux blindés légers et deux hélicoptères qui patrouillent jour et nuit dans la savane, escortent les convois, effectuent des opérations de ratissage et des contrôles transfrontaliers avec le Nigeria. »

Face à Boko Haram, certains se résignent à collaborer

Les résultats sont tangibles : « Quelques ONG ont repris leur travail dans la zone, le braconnage, source substantielle de revenus, a fortement diminué, le banditisme a aussi été mis à mal depuis la réouverture de la frontière terrestre avec l'État voisin. »

Cependant l'école, qui devrait accueillir quelque 300 enfants, reste déserte : les habitants se cachent ou obéissent tacitement aux injonctions de Boko Haram. Début juillet, un chef coutumier a été amputé des doigts de la main droite pour avoir incité les commerçants du village à reprendre...

                                                                                                                  


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