Libye: quelles étaient les cibles du raid aérien de l'ANL à Morzouk?
L'incertitude demeure sur l'identité des victimes tombées à Morzouk dans le sud de la Libye et cela cinq jours après les frappes de l'Armée nationale libyenne (ANL) qui répond aux ordres du maréchal Haftar. Selon le gouvernement d'Union nationale (GNA) à Tripoli, les frappes de l'ANL ont fait 43 morts parmi les civils et plus de 60 blessés. Selon l'ANL, ses cibles étaient militaires. Elle dit avoir visé un rassemblement de la rébellion tchadienne.
L’ANL affirme dans un communiqué avoir visé dimanche dernier, à cinq reprises, deux positions de mercenaires tchadiens qui s'en prenaient aux habitants de Morzouk.
Le porte-parole de l'ANL annonce de son côté que Moussa Hassan al Tabaoui a été gravement touché lors de ces frappes. Cet homme est à la tête de la « Force de protection du sud », une force fidèle au GNA de Tripoli qui avait attaqué Mourzouk au début de la semaine dernière. Ancien contrebandier, Moussa Hassan est accusé par l'ANL d'engager des Tchadiens pour combattre en Libye et de commettre des crimes de guerre tout en s'alliant avec les jihadistes.
A la suite des frappes de ce dimanche 4 août, des comptes Facebook d'opposants tchadiens ont alimenté cette version. Ils ont diffusé une liste de victimes tombés à Morzouk et appartenant, selon eux, à l'opposition politico-militaire tchadienne. Les listes ont été enlevées par la suite.
Sur les réseaux sociaux, une vidéo captée quelques secondes après la première frappe montre un tank qui sort d'une fumée épaisse aux cris d'« Allah akbar » suivi par deux jeunes qui courent kalachnikov à l'épaule en échangeant en arabe avec l'accent tchadien. Des photos prises à l'hôpital laissent voir quelques dépouilles de jeunes hommes en treillis militaire.