Syrie: un Canadien détenu depuis huit mois libéré par le régime
Après huit mois de détention en Syrie, le ressortissant canadien Kristian
Lee Baxter a été libéré grâce à l'intervention du Liban.
Un
ressortissant canadien détenu depuis huit mois dans les geôles du régime syrien
a été relâché après l'intervention du Liban en faveur de sa libération, a
annoncé ce vendredi à Beyrouth la Sûreté générale libanaise.
Kristian
Lee Baxter, 44 ans, était présent à la conférence de presse organisée dans la
capitale libanaise par la Sûreté générale et l'ambassade du Canada. Emu, le
Canadien a balbutié quelques phrases d'une voix tremblante avant de fondre en
larmes. «Je pensais que je resterais là-bas pour toujours. Honnêtement, je ne
savais pas si quelqu'un savait que j'étais en vie», a-t-il affirmé. «Je
voudrais juste remercier l'ambassade et les Libanais d'avoir aidé à ma
libération». En janvier, le gouvernement canadien avait confirmé la détention
de Kristian Lee Baxter en Syrie, pays en guerre voisin du Liban. Un
«aventurier» selon ses proches, l'homme, originaire de la Colombie-Britannique
(ouest), s'était rendu en décembre dans le village de naissance de son
beau-frère, contrôlé par le régime syrien et situé près de la frontière
libanaise. Il n'avait plus donné signe de vie depuis, selon les médias
canadiens.
Lors
de la conférence de presse, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas
Ibrahim, a indiqué que Kristian Lee Baxter avait été emprisonné «pour des
raisons liées à une violation des lois syriennes», sans fournir de détails.
«Nos efforts ont permis d'écourter (sa période de) détention», a-t-il ajouté,
remerciant les autorités syriennes pour leur coopération «rapide».
Abbas
Ibrahim a précisé que l'Etat libanais était intervenu dans cette affaire à la demande
de l'ambassade du Canada. «En raison des lois sur la confidentialité au Canada,
je ne peux pas commenter les détails de l'affaire», a déclaré l'ambassadrice du
Canada, Emmanuelle Lamoureux. Interrogée sur le rôle d'Ottawa dans cette
libération, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland
s'est refusée à commenter un dossier «privé». «Je suis ravie et franchement
soulagée», a-t-elle ajouté lors d'un point-presse à Calgary (ouest du Canada),
remerciant au passage le gouvernement libanais pour son aide. «Je crois que
cette affaire doit nous rappeler qu'il faut faire preuve de la plus grande
prudence lorsqu'on voyage dans des pays dangereux».
De
nombreux étrangers enlevés en Syrie
Membre
de la coalition internationale antidjihadistes menée par les Etats-Unis, le
Canada a rompu ses liens diplomatiques avec Damas après le début du conflit en
2011. Depuis, Ottawa conseille à ses ressortissants d'éviter tout voyage dans
ce pays, où la guerre a fait plus de 370.000 morts. Le puissant mouvement armé
libanais Hezbollah est engagé au côté du régime syrien dans sa guerre contre
les rebelles et les djihadistes. En juillet, Abbas Ibrahim avait fait aussi le
médiateur pour la libération d'un Américain de 30 ans, Sam Goodwin, qui avait
été porté disparu en mai près de Qamichli, une ville majoritairement kurde dans
le nord-est syrien.
De nombreux étrangers enlevés en Syrie sont toujours portés disparus. Parmi
eux, le journaliste américain Austin Tice a été kidnappé en août 2012 par des
hommes armés non identifiés après un reportage au sud de Damas. Son enlèvement
n'a jamais été revendiqué. En décembre, son père a estimé que le gouvernement
syrien était «le mieux placé» pour aider à retrouver le journaliste.