Publié par CEMO Centre - Paris
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Syrie: un Canadien détenu depuis huit mois libéré par le régime

samedi 10/août/2019 - 04:10
La Reference
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Après huit mois de détention en Syrie, le ressortissant canadien Kristian Lee Baxter a été libéré grâce à l'intervention du Liban.

Un ressortissant canadien détenu depuis huit mois dans les geôles du régime syrien a été relâché après l'intervention du Liban en faveur de sa libération, a annoncé ce vendredi à Beyrouth la Sûreté générale libanaise.

Kristian Lee Baxter, 44 ans, était présent à la conférence de presse organisée dans la capitale libanaise par la Sûreté générale et l'ambassade du Canada. Emu, le Canadien a balbutié quelques phrases d'une voix tremblante avant de fondre en larmes. «Je pensais que je resterais là-bas pour toujours. Honnêtement, je ne savais pas si quelqu'un savait que j'étais en vie», a-t-il affirmé. «Je voudrais juste remercier l'ambassade et les Libanais d'avoir aidé à ma libération». En janvier, le gouvernement canadien avait confirmé la détention de Kristian Lee Baxter en Syrie, pays en guerre voisin du Liban. Un «aventurier» selon ses proches, l'homme, originaire de la Colombie-Britannique (ouest), s'était rendu en décembre dans le village de naissance de son beau-frère, contrôlé par le régime syrien et situé près de la frontière libanaise. Il n'avait plus donné signe de vie depuis, selon les médias canadiens.

Lors de la conférence de presse, le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, a indiqué que Kristian Lee Baxter avait été emprisonné «pour des raisons liées à une violation des lois syriennes», sans fournir de détails. «Nos efforts ont permis d'écourter (sa période de) détention», a-t-il ajouté, remerciant les autorités syriennes pour leur coopération «rapide».

Abbas Ibrahim a précisé que l'Etat libanais était intervenu dans cette affaire à la demande de l'ambassade du Canada. «En raison des lois sur la confidentialité au Canada, je ne peux pas commenter les détails de l'affaire», a déclaré l'ambassadrice du Canada, Emmanuelle Lamoureux. Interrogée sur le rôle d'Ottawa dans cette libération, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland s'est refusée à commenter un dossier «privé». «Je suis ravie et franchement soulagée», a-t-elle ajouté lors d'un point-presse à Calgary (ouest du Canada), remerciant au passage le gouvernement libanais pour son aide. «Je crois que cette affaire doit nous rappeler qu'il faut faire preuve de la plus grande prudence lorsqu'on voyage dans des pays dangereux».

De nombreux étrangers enlevés en Syrie

Membre de la coalition internationale antidjihadistes menée par les Etats-Unis, le Canada a rompu ses liens diplomatiques avec Damas après le début du conflit en 2011. Depuis, Ottawa conseille à ses ressortissants d'éviter tout voyage dans ce pays, où la guerre a fait plus de 370.000 morts. Le puissant mouvement armé libanais Hezbollah est engagé au côté du régime syrien dans sa guerre contre les rebelles et les djihadistes. En juillet, Abbas Ibrahim avait fait aussi le médiateur pour la libération d'un Américain de 30 ans, Sam Goodwin, qui avait été porté disparu en mai près de Qamichli, une ville majoritairement kurde dans le nord-est syrien. 
De nombreux étrangers enlevés en Syrie sont toujours portés disparus. Parmi eux, le journaliste américain Austin Tice a été kidnappé en août 2012 par des hommes armés non identifiés après un reportage au sud de Damas. Son enlèvement n'a jamais été revendiqué. En décembre, son père a estimé que le gouvernement syrien était «le mieux placé» pour aider à retrouver le journaliste.

 


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