Donald Trump tacle Emmanuel Macron sur l'Iran
« Je sais qu'Emmanuel
veut bien faire, comme tous les autres, mais personne ne parle pour les
Etats-Unis », a tweeté le président américain.
Nouveau petit coup de chaud dans les relations entre Donald Trump et
Emmanuel Macron. Quelques semaines après s'en être pris à la taxe Gafa
décidée par la France, le président américain n'aime visiblement pas que son
homologue français s'immisce dans le dossier iranien et veuille y jouer les
médiateurs. Et ce, alors même que la dernière réunion de Vienne entre Téhéran et les
signataires de l'accord de 2015 sur le
nucléaire n'a pas permis de débloquer le dossier
« L'Iran a de graves problèmes financiers. Ils
veulent désespérément parler aux Etats-Unis, mais reçoivent des messages
contradictoires de la part de tous ceux qui prétendent nous représenter, parmi
lesquels le président français Macron », a tweeté le locataire de la
Maison Blanche. Avant d'ajouter, sur le ton de la mise en garde qu'il sait
« qu'Emmanuel veut bien faire, comme tous les autres, mais personne ne
parle pour les Etats-Unis à part les Etats-Unis eux-mêmes ».
Donald Trump est de plus en plus irrité qu'Emmanuel Macron, qui défend
toujours l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien dont les Etats-Unis se sont
retirés, s'entretienne régulièrement avec son homologue iranien Hassan Rohani,
et qu'il ne cache pas son espoir de jouer les médiateurs dans la crise en
cours.
Les Etats-Unis envoient des signaux confus à l'Iran
« C'est le rôle de la France de faire tous les
efforts nécessaires pour que l'ensemble des parties concernées acceptent une
pause et ouvrent la négociation », avait souligné la présidence française
après un récent entretien téléphonique Macron-Rohani fin juillet. L'Elysée
avait alors précisé que, depuis son lieu de villégiature, le président français
restait « en contact » avec ses homologues américain et iranien.
Rohani invité à Biarritz pour le G7 ?
Des entretiens régulièrement mis en avant par la presse
iranienne mais aussi les responsables iraniens à l'image de l'ambassadeur
d'Iran à Paris qui a souligné le mois dernier que le président français avait
« compris les conditions délicates de la scène internationale et
régionale » et pourrait sans doute « jouer un rôle majeur dans la
désescalade actuelle, grâce à la place diplomatique de la France sur la scène
internationale ».
Tandis qu'à l'issue de son dernier entretien téléphonique
avec l'Elysée, le président iranien avait déclaré, après la décision
américaine de sanctionner le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad
Javad Zarif, que « malheureusement, alors que des efforts sont
actuellement déployés par l'Iran et la France pour réduire les tensions
[…] les Etats-Unis prennent des mesures provocatrices ».
L'entente entre Paris et Téhéran serait telle que, depuis
plusieurs jours, des rumeurs récurrentes suggèrent qu'à l'occasion du G7 qui se
tiendra à Biarritz du 24 au 26 août prochain, Emmanuel Macron
pourrait adresser une invitation au président iranien afin qu'il assiste au sommet.
Une hypothèse non confirmée à laquelle Washington ne
prête pas de crédibilité : « Je ne pense pas que ce soit vrai »,
a balayé jeudi la porte-parole de la diplomatie américaine, Morgan Ortagus.
Plusieurs pays veulent jouer les médiateurs
Si Emmanuel Macron est explicitement cité par Donald
Trump, le président français n'est pas le seul à l'agacer. Hormis la
France, qui veut sauver l'accord censé empêcher l'Iran de fabriquer la bombe
atomique, d'autres pays ont aussi joué la carte de la diplomatie à Téhéran pour
réduire les tensions avec Washington.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a notamment
rencontré en juin le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, auquel il
a dit avoir rapporté ses « vues personnelles » sur ce que Donald
Trump « a en tête ».
L'Allemagne, signataire de l'accord de 2015, et la
Suisse, qui représente les intérêts américains en Iran faute de relations
diplomatiques entre les deux pays ennemis, ont aussi avancé leurs pions. Sans
succès jusqu'ici. L'Iran a encore répété cette semaine qu'il ne négocierait pas
avec Washington sous la pression des sanctions américaines.