Les États-Unis, destination dangereuse selon un nombre croissant de pays
Le 3 août 2019 aux États-Unis, en moins de treize heures, deux fusillades ont fait trente-et-un morts. Ces deux tueries rejoignent les quelques 253 autres fusillades qui ont eu lieu depuis le début de l'année 2019, soit plus d'une par jour.
Dans ce contexte, plusieurs gouvernements sonnent l'alerte pour les quarante millions de touristes qui souhaitent s'y rendre en vacances. À la suite des événements du 3 août, le ministère des affaires étrangères uruguayen a conseillé aux parents de ne pas emmener leurs enfants dans des foules.
Celui du Venezuela a, quant à lui, fait directement mention aux fusillades d'El Paso et de Dayton et a appelé à une «extrême vigilance, voire à reporter le voyage» au vu de la «multiplication d'actes de violence et de crimes motivés par la haine».
Il ajoute une accusation explicite de la politique anti-migratoire américaine, désignant la «proportion croissante d'actes de violence» comme étant le fait de «discours et mesures empreintes de discrimination raciale et de haine à l'égard de la population immigrée», prononcées et mises en place par «l'élite suprémaciste qui détient le pouvoir à Washington».
Des mots forts qui, s'ils sont sans doute impulsés par les différends politiques avec les États-Unis –les relations avec le président vénézuélien Nicolás Maduro tendent à se durcir ces derniers jours– rejoignent toutefois ceux d'autres nations, exhortant elles aussi à la prudence sur le sol américain.
Un regard de plus en plus critique
En Irlande, dans les conseils de voyage délivrés par le gouvernement, on fait acte des «fusillades de masse survenues ces dernières années».
En Nouvelle-Zélande, on accuse le caractère «indiscriminé» des tueries, qui peuvent survenir n'importe où «y compris dans des lieux de tourisme», avec des références à des événements précis (Santa Fe en 2018, Las Vegas en 2017). En définitive, il est dit de faire preuve d'une «prudence accrue», en raison de la «menace terroriste».
Au Bahamas, un communiqué du ministère des affaires étrangères va jusqu'à recommander aux «jeunes hommes tout particulièrement d'être d'une prudence extrême dans leurs interactions avec la police», dont les violences ciblées et racisées sont tristement célèbres depuis l'affaire Michael Brown de 2014. «N'entrez pas dans la confrontation. Coopérez.»
En tout état de cause, le pays qui se plaît à noter les autres nations en fonction de leur dangerosité sur une échelle de un à quatre –la France est à deux «en raison du terrorisme et de troubles sociaux»– ferait bien de s'évaluer lui-même.