Publié par CEMO Centre - Paris
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Le président du Centre d'analyse du terrorisme alerte : "L'Etat islamique n'a pas disparu du Nord-Est syrien"

dimanche 04/août/2019 - 12:52
La Reference
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Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme, a pu se rendre au nord-est de la Syrie et rencontrer des responsables locaux, des magistrats, des diplomates et des chefs militaires. Malgré la défaite territoriale de l'Etat islamique, il alerte sur la situation, qui reste tendue, et préconise de rapatrier les Français soldats de l'EI pour les juger dans l'hexagone.

 

Pour Jean-Charles Brisard, il existe un risque de résurgence de l'Etat islamique en Syrie (ici à Raqqa, lors de la défaite de l'EI en octobre 2017). 

 

Rares sont les renseignements qui parviennent des anciennes zones contrôlées par l’Etat islamique, au nord-est de la Syrie. Président du Centre d’analyse du terrorisme, Jean-Charles Brisard a pu s’y rendre récemment et recueillir de précieuses informations. Il a notamment pénétré dans l'ancienne capitale de l'EI, Raqqa, aujourd'hui dévastée. Dans le JDD, il décrit les lieux ravagés et livre plusieurs constats inquiétants. Pour le consultant, "le risque de résurgence est loin d'être écarté et l'EI n'a pas disparu du Nord-Est syrien". Malgré la chute de Baghouz, dernier bastion de Daech, fin mars, la situation reste tendue. Le consultant dénombre "environ 400 attaques terroristes" dans la région en seulement quatre mois.

Les camps, des "bombes à retardement"

Le consultant n'a pas pu accéder aux camps dans lesquels les djihadistes sont retenus prisonniers, mais il a obtenu des renseignements. "Ces camps sont des bombes à retardement", s'alarme-t-il. Environ 400 djihadistes français sont retenus actuellement par les Kurdes en Syrie, indique-t-il. Or, ces camps sont saturés et manquent de moyens. "Je suis certain qu'il existe un chiffre noir des évasions de femmes, poursuit Jean-Charles Brisard. Cette situation intenable porte en germe une catastrophe humanitaire et à terme, sécuritaire. Ces camps deviennent des zones d'attente pour des djihadistes qui n'ont en rien renoncé à leur idéologie et qui entendent perpétuer le projet de l'EI."

Si l’on abandonne les djihadistes français à leur sort en Syrie, nous serons très vite incapables de savoir ce qu’ils deviennent

Jean-Charles Brisard préconise de rapatrier les djihadistes français dans l'hexagone pour les juger. "Les magistrats kurdes ne prononcent pas de peine supérieure à vingt ans pour des faits qui, ici, seraient ­passibles de la réclusion criminelle à perpétuité", argumente-t-il. Et de s'inquiéter : "Si l’on abandonne les djihadistes français à leur sort en Syrie, nous serons très vite incapables de savoir ce qu’ils deviennent."

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