Iran : Paris et Berlin refusent de se placer dans le sillage de Washington
Les réponses européennes aux demandes américaines en vue de constituer une force navale capable d’assurer « la liberté de circulation » dans le Golfe après des attaques contre des tankers deviennent un nouveau sujet de tensions avec Washington, mais aussi entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne, deux des signataires de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (JCPOA).
Après un appel de Londres, consécutif à l’arraisonnement du Stena-Impero, un pétrolier suédois battant pavillon britannique, par les gardiens de la révolution iranienne, le 19 juillet, l’administration Trump a demandé récemment à des pays européens (la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Belgique), ainsi qu’au Japon et à la Corée du Sud, de s’engager dans une telle mission destinée aussi à « combattre une agression iranienne ».
Si la Grande-Bretagne dispose désormais de deux destroyers dans la zone, Paris a fait savoir, par la voix de Florence Parly, la ministre de la défense, qu’une présence de forces étrangères ne ferait, selon elle, qu’accroître les difficultés dans la relation avec l’Iran alors que l’avenir de l’accord sur le nucléaire est en jeu. Paris prône une approche diplomatique, avec une meilleure coordination de l’action des Occidentaux et une amélioration des échanges d’informations. Les Pays-Bas et la Belgique notent, pour leur part, qu’une réponse est à l’étude, mais leur manque d’enthousiasme est manifeste, tandis que l’Allemagne est, une nouvelle fois, sous le feu des critiques américaines.