L'Iran menace de réduire à nouveau ses engagements pris dans le cadre de l’accord nucléaire
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a annoncé samedi 3 août que le pays continuerait de réduire ses engagements. "La troisième étape de la réduction de nos engagements sera mise en oeuvre", a prévenu le chef de la diplomatie iranienne. « Nous avons dit que si l’accord n’était pas entièrement appliqué par les autres parties prenantes, nous aussi l’appliquerions de la même manière incomplète », a-t-il ajouté. Un an après le retrait, en mai 2018, des États-Unis de l’accord de Vienne, l’Iran a annoncé au printemps dernier qu’il se soustrairait à certaines des clauses de ce pacte également signé par la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne et endossé par les Nations unies.
Inquiétude en Europe. La République islamique s’est affranchie depuis lors du plafond limitant ses stocks d’uranium et de la limitation du taux d’enrichissement de son uranium. Le mois dernier, elle a menacé de relancer des centrifugeuses (qui entrent en ligne dans l’enrichissement de l’uranium) et de pousser l’enrichissement de son uranium jusqu’à 20%. Les Iraniens, qui veulent pousser les autres signataires du Plan global d’action conjoint (PGAC) à contrer les effets du rétablissement des sanctions américaines, ont pris le soin de souligner que toutes ces mesures étaient réversibles. Alors que l’accord sur le nucléaire de 2015 est de plus en plus en péril, Paris, Berlin et Londres souhaitent faire retomber la pression qui règne entre l’Iran et les États-Unis.
« Aujourd’hui, nous sommes préoccupés par le risque que le JCPoA (accord sur le nucléaire iranien, ndlr) ne se défasse, sous la pression des sanctions imposées par les États-Unis et à la suite de la décision de l’Iran de ne plus appliquer plusieurs des dispositions centrales de l’accord », avait écrit les chefs d’État et de gouvernement des trois pays dans une déclaration conjointe, transmise par l’Élysée mi-juillet. « Alors que nous continuons de soutenir le JCPoA, sa poursuite dépend du plein respect par l’Iran de ses obligations ; nous exhortons l’Iran à revenir sur ses décisions récentes à cet égard », avaient-ils ajouté en précisant continuer d’explorer les possibilités de dialogue prévues dans l’accord.