Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

A Bagdad, la difficile identification des corps exhumés de centaines de charniers

samedi 03/août/2019 - 02:47
La Reference
طباعة

A l'institut médico-légal de Bagdad, les médecins légistes sont à pied d'œuvre pour établir l'identité des victimes découvertes dans les centaines de charniers à travers le pays, héritage macabre de décennies de conflits en Irak.

À l'entrée de l’institut médico-légal de Bagdad, des dizaines de vêtements jonchent le sol, encore imprégnés de l'odeur putride de la mort. Ils appartiennent à des Yézidis, exhumés le mois dernier au nord de l'Irak, où plus de 70 charniers ont été découverts. Dans le laboratoire, une trentaine de spécialistes examinent les ossements, à la recherche d'une identité. « On détermine ici le sexe, l'âge, les pathologies, les traumatismes, etc. », énumère un médecin.

Tous les corps issus de charniers en Irak sont transférés dans ce laboratoire. Ce sont en majorité les victimes de Daech, mais aussi, encore, celles de Saddam Hussein parfois exécutées il y a plus de 30 ans. « Ces restes vont être difficiles à examiner. Ils ne sont pas en bon état », constate ce même médecin.

Au total, plus de 1 350 ADN différents ont été enregistrés en 2018. Pour le docteur Meshni, en charge de ces analyses, c'est une question de vérité et de justice qui se joue actuellement en Irak. « Beaucoup de personnes ont disparu dans différentes zones en Irak, et on ne sait pas où et qui exactement est responsables de ces crimes. Notre travail de répondre et d’expliquer cela, notamment aux personnes qui enquêtent », explique-t-il.

Ces éléments de réponses pour les familles sont aussi autant de preuves « centrales » selon l'ONU, pour garantir de futurs procès et des condamnations « conformes aux standards internationaux ».


"