Au Soudan, une nouvelle fusillade fait au moins quatre morts dans une manifestation
Alors que les meneurs de la
contestation au Soudan et les dirigeants militaires devaient reprendre jeudi
soir les négociations, au moins quatre manifestants ont été tués dans une
fusillade à Omdurman, ville située sur le Nil.
Le cortège réclamait
justice après la mort de jeunes manifestants tués
par balles lundi. Jeudi 1er août, ce sont au moins quatre
manifestants qui ont été tués et de nombreux autres blessés, dans une nouvelle
fusillade qui s'est produite à Omdurman, près de la capitale soudanaise, a
indiqué un comité de médecins lié au mouvement de contestation.
Des centaines de milliers
de personnes s'étaient rassemblées dans cette ville située sur le Nil, sur la
rive opposée de Khartoum, la capitale. "Quatre manifestants ont été tués
par balles réelles et plusieurs ont été blessés lors d'un rassemblement à
Omdourman", a déclaré le comité dans un communiqué.
L’annonce de ces nouveaux
décès intervient, alors que des représentants de l'opposition venaient de faire
état de progrès dans les discussions avec les militaires.
Au cours d'une conférence
de presse à Khartoum, Satea al-Hajj, un des dirigeants des Forces de la liberté
et du changement (FFC), coalition de l'opposition, a annoncé jeudi dans
l'après-midi que les négociateurs étaient "tout près" d'un
accord. Les discussions devaient reprendre dans la journée, a annoncé de
son côté un porte-parole du conseil militaire.
Plus de 250 morts depuis
décembre
Depuis décembre, la
répression de la contestation a fait plus de 250 morts, dont 127 manifestants
tués le 3 juin dans la dispersion brutale d'un sit-in organisé à Khartoum pour
réclamer un pouvoir civil, selon un comité de médecins proche de la
contestation.
Pays pauvre à l'économie
exsangue, le Soudan est en proie à un mouvement de contestation depuis
décembre. Déclenchées après le triplement du prix du pain, les manifestations
se sont transformées en opposition au président Omar el-Béchir, destitué et
arrêté par l'armée le 11 avril après trente ans au pouvoir.
Le procès de Omar El
Béchir, inculpé pour corruption, s'ouvrira le 17 août, ont annoncé mercredi
deux de ses avocats.