Sarkozy, la Libye et le financement de la campagne présidentielle 2007 : tout comprendre à l’affaire
Brice Hortefeux a échappé à
une mise en examen dans ce dossier, au contraire de Claude Guéant et de Nicolas
Sarkozy. Les Décodeurs reviennent sur les protagonistes et les épisodes de
cette « affaire libyenne ».
Trois semaines après avoir été entendu par les magistrats
instructeurs et placé sous le statut de témoin assisté, l’ancien ministre de
l’intérieur Brice Hortefeux n’a finalement pas été mis en examen, ce
jeudi 1er août 2019, dans le cadre de l’enquête sur
un éventuel financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le
régime libyen de Mouammar Kadhafi en 2007.
Une enquête a été ouverte en France à partir de centaines
de documents et témoignages. Les soupçons s’accumulent autour du « système
Sarkozy », comme l’a révélé Le Monde en 2016.
Nous avons tenté d’identifier les principaux
protagonistes et épisodes de cette « affaire libyenne » où
s’entremêlent des intérêts politiques, économiques et diplomatiques. Ce visuel
tient compte des zones d’ombre et incertitudes d’une enquête encore en cours.
Les principaux acteurs de l'affaire
Sarkozy - Kadhafi
CLAN
FRANÇAIS Nicolas Sarkozy INTERMÉDIAIRES Ziad
Takieddine Alexandre Djouhri CLAN LIBYEN Mouammar Kadhafi
Comment
ces personnages sont-ils connectés ? Quels rôles jouaient-ils ? Nous
avons tenté d'établir une chronologie des principaux événements de l'affaire à
partir des éléments publiés jusqu'à ce jour, en précisant les incertitudes et
les zones d'ombre qui persistent.
La
Libye isolée sur la scène internationale
Accusé de financer le
terrorisme international (Lockerbie, Rome et Vienne, DC10 d'UTA...), le régime de Mouammar Kadhafi est
frappé d'embargo par les Etats-Unis en 1986 puis par les Nations unies en 1992
sur les ventes d'armes et les liaisons aériennes. En 1999, Abdallah Senoussi,
chef des services secrets libyens, et cinq de ses collaborateurs sont condamnés
par contumace en France pour l'attentat du DC10.
Après des preuves de
bonne volonté (démantèlement de ses armes de destruction massive, indemnisation
des victimes de terrorisme, coopération après le 11 septembre 2001…), les
dernières sanctions sont levées à la fin de 2004.
Mais la Libye reste
critiquée par l'Occident, notamment pour la torture d'infirmières bulgares
emprisonnées depuis 1999. Tout en poursuivant sa politique intérieure
autoritaire, Mouammar Kadhafi cherche à renouer des relations diplomatiques et
commerciales avec ces pays.