Au Caire, un artiste polonais sculpte les cavernes d’un monastère
Juché sur un échafaudage au
monastère Saint-Simon, taillé dans la colline rocheuse du Mokkatam, en
périphérie du Caire, Mario, le sculpteur polonais, met une touche finale à
sa toute dernière création.
Mario, 51 ans, de son vrai
nom Mariusz Dybich, a passé plus de deux décennies à sculpter des scènes
bibliques dans et autour des sept grottes du monastère copte orthodoxe.
Arrivé en Égypte, au début des années 1990, dans le cadre d’un projet
d’éducation, ce fervent adepte de la foi chrétienne originaire de Cracovie, est
allé trouver le prêtre de la paroisse de Saint-Simon qui lui a demandé de
« transformer la montagne en une bible ouverte ».
Or, Mario n’avait alors
aucune expérience de la sculpture. Il a acheté une perceuse électrique et un
marteau-piqueur, et, en quelques jours, il a réalisé sa première sculpture.
« Entre cinq jours et
six mois pour terminer une sculpture »
Elle racontait l’histoire du miracle du déplacement de la
colline de Mokkatam au Xe siècle par Simon le tanneur, pour prouver la force de la foi
chrétienne. Le monastère a ensuite pris son nom.
Sur les murs de la vaste
caverne qui peut accueillir jusqu’à 20 000 personnes pour des
rassemblements religieux de masse, les œuvres de l’artiste s’étalent.
Parmi elles figure une
autre chronique de Saint-Simon brandissant une aiguille avant de percer ses
yeux pour se punir d’avoir désiré une femme. D’autres murs montrent des
passages du Nouveau testament.
« Cela peut prendre
entre cinq jours et six mois pour terminer une sculpture, en fonction du
projet », dit-il.
Au fil de ses 23 ans
passés en Égypte, Mario a réalisé environ 70 sculptures, donnant vie aux parois
rocheuses du monastère.