Yémen: nouvel appel de l'ONU pour mettre fin «à la pire crise humanitaire au monde»
Un haut responsable de l'ONU a pressé lundi à Amman la
communauté internationale à poursuivre son engagement au Yémen en guerre,
appelant à la solidarité pour mettre un terme "à la pire crise humanitaire
au monde".
"Malheureusement, c'est la pire crise humanitaire au
monde et, à certains égards, elle s'aggrave parce que les hostilités et les
combats continuent et que la situation de 20 millions, soit plus des deux tiers
des citoyens yéménites, nécessite une aide humanitaire", a dit à l'AFP
Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le
développement (Pnud).
S'exprimant dans la capitale jordanienne après sa
première visite au Yémen depuis sa prise de fonction en 2017, M. Steiner a
affirmé que l'ONU avait recueilli moins de 36% des dons promis lors de la
conférence de Genève début 2019.
Près de 2,6 milliards de promesses de dons avaient été
annoncées lors de cette conférence, alors que le chef de l'ONU avait réclamé
plus de 4 milliards de dollars pour permettre aux différentes agences des
Nations unies de venir en aide à la population yéménite.
"Nous sommes confrontés à l'heure actuelle à la
perspective d'avoir à réduire les rations et les programmes (d'assistance) qui
affecteront des millions de personnes", a alerté M. Steiner.
"Si le financement ne se concrétise pas au cours des
deux ou trois prochains mois, il faudra réduire plus de 21 programmes et c'est
tragique, c'est quelque chose que nous ne devrions tout simplement pas
concevoir et certainement pas accepter", a-t-il dit.
Le conflit au Yémen a fait des dizaines de milliers de
morts, dont une majorité de civils, selon diverses sources humanitaires.
Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées
et 24,1 millions, soit 80% de la population, ont besoin d'assistance, selon
l'ONU.
Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, sont opposés
aux forces progouvernementales, appuyées par une coalition militaire menée par
l'Arabie saoudite depuis 2015.
Les rebelles et le gouvernement ont mené plusieurs
négociations sous les auspices de l'ONU, dont les dernières ont eu lieu en
décembre, mais aucune n'a réussi à mettre un terme au conflit.