Syrie: des milliers de réfugiés désertent le camp oublié d’al-Rokbane
Les conditions humanitaires
catastrophiques auraient poussé au départ de 30 000 réfugiés du camp
d’al-Rokbane, non loin des frontières syrienne, jordanienne et irakienne, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’homme et d’autres ONG.
Le camp oublié
d’al-Rokbane est situé en plein désert syrien, au sud-est du pays, dans une
zone d’influence de l’armée américaine, qui dispose de la base d’al-Tanaf, au
carrefour des frontières entre la Syrie, l’Irak et la Jordanie.
Début 2019,
40 000 personnes s’entassaient dans cette étroite bande de terre. La
plupart sont originaires de l’est de la province de Homs et ont fui à
l’approche de l’armée syrienne, qui a reconquis cette région du pays entre 2017 et 2018. Des milliers d’anciens
combattants rebelles sont venus grossir les rangs des réfugiés.
Pour des raisons stratégiques
visant à empêcher les États-Unis de disposer d’un grand rassemblement hostile
au gouvernement syrien dans cette région, la Russie et la Syrie ont exercé de
fortes pressions pour le démantèlement de ce camp. Un siège sévère a été mis en
place pour empêcher les commerçants et les contrebandiers d’approvisionner
al-Rokbane.
Le manque de
nourriture, d’eau et de soins médicaux a poussé 30 000 personnes à quitter
le camp depuis février dernier pour des zones contrôlées par le gouvernement
syrien.
L’Observatoire
syrien des droits de l’homme (OSDH) affirme que ceux qui restent préfèrent
affronter la famine et la pauvreté plutôt que de subir les représailles du
régime.