L’Indonésie et les « enfants de l’extrémisme » : du terrorisme à la réhabilitation
La montée des courants islamistes en Indonésie a suscité des questions sur l’avenir des enfants qui ont grandi dans des milieux extrémistes, comme cela est apparu clairement dans l’opération suicide réalisée en 2018 par une famille comprenant deux fillettes de 9 et 12 ans.
Le responsable à l’Agence nationale de lutte antiterroriste Sohardi Alios, explique : « Nous devons traiter avec eux avec prudence, car ils étaient prêts à mourir et il ne faut pas recourir à la force avec eux. Ces enfants ont en effet souvent vu des scènes de violence sur des vidéos de propagande ».
Les pédagogues cherchent à gagner leur confiance en insistant sur les héros nationaux indonésiens et sur les principes connus sous le nom de « Pancasila » qui constituent la philosophie officielle du pays et appellent à la coexistence pacifique entre les groupes.
La directrice de l’Institut d’analyse des conflits (IPAC) de Jakarta Sidney Jones indique que le programme mis en place pour réhabiliter ces enfants est le premier du genre, car les attaques auxquelles ont participé les familles extrémistes sont sans précédent.
Pour sa part, le chercheur au Centre d’Al-Ahram Ali Bakr affirme que l’expérience indonésienne est importante dans le cadre de la lutte contre les idées extrémistes, et que la communauté internationale doit traiter avec le problème des enfants d’extrémistes avec une conscience plus grande, et que les pays doivent assumer la responsabilité des enfants de leurs citoyens extrémistes.
Bakr explique que la réhabilitation psychologique de ces enfants est un devoir essentiel, en essayant ensuite de faire disparaître les pensées et images sanguinaires qu’on leur a inculquées.
Et de poursuivre : « Les sociétés doivent accepter ces enfants et les intégrer dans les activités sociales sans rejet ni racisme, car ce sont des bombes à retardement qui peuvent exploser si l’on ne traite pas avec eux de façon consciente et responsable ».