La montée des tensions entre Téhéran et les Européens menace l’accord nucléaire
Les tensions entre l’Iran et les Européens ont augmenté avec l’arraisonnement par la Grande-Bretagne d’un pétrolier iranien, le Grace 1, le 4 juillet dernier, et la réaction de Téhéran en arraisonnant un navire britannique le 19 juillet.
Ces mesures iraniennes ont entraîné le retard de l’approbation des mesures visant à alléger le poids des sanctions imposées à Téhéran, promises par l’Europe.
Par ailleurs, l’Iran a informé les ambassadeurs de Grande-Bretagne, de France et d’Allemagne de la décision du Haut Conseil iranien de sécurité nationale de sa décision de ne plus exécuter certains de ses engagements nucléaires, tout en donnant 60 jours aux Européens pour prouver leur engagement vis-à-vis de l’accord.
Quant au spécialiste de l’Iran Ossama al-Hatimi, il affirme que les entreprises européennes qui se sont empressées à la signature de l’accord nucléaire en janvier 2016 de signer de gros contrats commerciaux, ont dû renoncer à leurs activités en Iran suite à la reprise des sanctions américaines en mai 2018. Cependant, les Européens ont tout fait pour obtenir de l’Iran qu’il respecte l’accord, et ceci en oeuvrant à alléger ses difficultés économiques. C’est ainsi que la France a parlé d’importer de 500 à 700000 barils de pétrole par jour, en plaçant leur contrepartie financière dans la Banque Centrale d’Iran, et si cela se réalisait, ce serait une incitation forte pour nombre de pays importateurs du pétrole iranien à suivre cette voie.
L’expert explique que l’Iran a ainsi envoyé des signes positifs de sa volonté de reprendre les négociations, et son ministre des Affaires étrangères a même évoqué la possibilité d’aborder le dossier des missiles balistiques qui était une question taboue encore récemment. Ce qui signifie que l’Iran a réussi dans une large mesure à imposer sa méthode de traiter avec cette crise.