Publié par CEMO Centre - Paris
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‪Le soufisme en Occident. Des racines historiques au ton oriental

jeudi 12/juillet/2018 - 05:19
La Reference
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Nahla Abdel Moneim

 

Pendant soixante-dix ans avant sa mort en mai 2018, John Hinnells, professeur-maître de conférences en études religieuses à l'Université britannique de Derby, a publié de nombreux livres et ouvrages qui mettent en exergue les discordances et les concordances entre les différentes religions, les différentes juridictions de celles-ci, en plus des pratiques et des rituels de chacun des différents sectes y dépendants.

Parmi les livres les plus importants qui ont parcouru le mysticisme et le vaste monde du soufisme figure le livre « Le Soufisme en Occident » (Sufism in the West) coécrit avec le professeur d'études islamiques à l’Université d'Erfurt en Allemagne, en l’occurrence le Pakistanais Jamal Malik.

Le livre qui est en neuf chapitres présente certaines thèses et études menés par de nombreux chercheurs occidentaux sur l'histoire et les mouvements soufis en Occident. Il répond également à quelques questions relatives aux Ordres les plus influents au sein de la communauté musulmane dans un Occident plutôt dominé par le libéralisme.

Quant aux groupes les plus touchés par la propagation soufie en Europe et aux États-Unis, ledit livre illustre que la plupart d'entre eux appartiennent aux enfants d'immigrés musulmans influencés par le « romantisme idéal de la spiritualité orientale » et par ses têtes pensantes à l’instar de Jalāl ad-Dīn Muhammad Rūmī (1207-1273) qui est un célèbre soufi et maître de l'Ordre des Mevlevis, ou l'Ordre des derviches tourneurs (Mawlawiya), dépendant de l’Ecole sunnite. Elle est célèbre d’être une danse qui, autour de leur chef, les danseurs tournent d’abord lentement puis très rapidement, jusqu’à ce qu'ils atteignent une forme de transe, durant laquelle ils déploient « les bras, la paume de la main droite dirigée vers le ciel dans le but de recueillir la grâce d’Allah, celle de la main gauche dirigée vers la terre pour l’y répandre ».

 

Les pionniers du soufisme en Occident

Le concept du courant soufi est vu par les érudits occidentaux spécialistes des études islamiques tel que le décrit le livre (224 pages) qui l’identifie comme la « dimension mystérieuse de l'Islam », terme qui se référé à une variété de modèles spirituels qui visent à la profonde dévotion à Dieu, l’Unique.

L’Afghan Idris Shah, qui vécut entre 1924 et 1996, a été l’un des principaux pionniers qui portèrent le flambeau du soufisme. Il émigra de l'Inde, son pays de naissance, vers le Royaume-Uni où il a grandi.

L'ordre Naqshbandi à l’occidentale

L’ordre Naqshbandi figure parmi les écoles soufies qui ont une grande expansion en Europe et aux États-Unis. Son nom dérive de son fondateur Muhammad Bahaa al-Din Naqshband. Les affluents intellectuels de l’ordre Naqshbandi sont diversifiés selon les régions de son expansion dans les pays occidentaux.

I-                  L’ordre Naqshbandi rénové: Il est l'un des ordres soufis les plus répandus en Allemagne. Cette prolifération est due à sa riche expansion en Turquie, qui l’a à son tour transférée en Allemagne à travers des organisations turques qui dominent la vie des musulmans, à l’instar de l’organisation "Milli Gross", qui serait, selon le chercheur, une communauté parallèle au soufisme.

II-               L’ordre Naqshbandi Haqqaniyah: Celui-ci figure parmi les ordres soufis très répandus. Son expansion se révèle par la dynamique que jouissent les soufis en Occident, tandis que l'actuel courant de cet ordre est considéré comme une branche récente de l’ordre mère qui a des racines asiatiques. Il est également caractérisé par son orientation sunnite pure et sa pleine participation sociale et politique.

 

Hazrat Inayat Khan

 

Le soufisme américain

Le chercheur assimile le mouvement soufi en Amérique à deux termes de base, à savoir :

·        « L’hybride », c'est-à-dire les mouvements et les groupes soufis établis par les musulmans immigrés, nourris par une tendance nostalgique à l'environnement dans lequel ils sont nés, après leur insertion dans la société de leur pays d’accueil.

·        « L'existentialisme absolu » : ces mouvements représentent une réalité mondiale éternelle qui découle d'un existentialisme absolu que le chercheur se réfère au concept de gnose plutôt qu’un terme religieux. Le gnosticisme renvoie souvent à un ensemble d'idées qui transcendent la religion elle-même en tant que phénomène global décrivant un état de la philosophie religieuse qui explique les concepts du monothéisme pur du Dieu Unique.

Le soufisme britannique

Les soufis ont parcouru les routes du commerce, d'invasion impériale et du pèlerinage pour atteindre les coins les plus reculés du monde. En effet, ils ont transporté vers les différents pays du monde le message mystique d’un soufisme né dans le Proche-Orient. Alors que les migrations pakistanaises ont été comme un modèle, pour promouvoir les visions et les perceptions du soufisme dans la société britannique, en particulier à Manchester et dans ses mosquées, où, selon le chercheur, existent certains « halaqat » (cercles) du dhikr soufi.

 

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