Publié par CEMO Centre - Paris
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Soudan : un premier pas vers un gouvernement civil

samedi 27/juillet/2019 - 01:19
La Reference
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Les contestataires soudanais ont eu raison d'insister. L'accord politique signé entre les militaires et les civils ouvre la voie à une transition de trois ans, même si quelques points sont encore appelés à être précisés.

Le Soudan fait un pas de plus dans les négociations. Mercredi à Khartoum, les militaires et les représentants de la société civile ont conjointement signé une « déclaration politique », le premier accord entre les deux parties après la destitution d'Omar el-Bechir, le 11 avril dernier. Le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir, Mohamed Hamdan Dogolo dit « Hemeitti », également commandant des redoutées Forces de soutien rapide (RSF), a salué un moment « historique ». Pour le militaire, c'est « une nouvelle ère prometteuse de collaboration » qui s'ouvre « entre les forces armées, les RSF et les dirigeants de la glorieuse révolution soudanaise ».

Les différentes parties se sont donc entendues sur plusieurs points. Le premier : une période de transition de trois ans et trois mois. Le second : la formation d'un Conseil souverain. Sa composition, qui a beaucoup cristallisé les négociations, a également été actée, puisque l'organe sera formé de cinq militaires et de six civils. Les militaires présideront l'instance pendant les 21 premiers mois, les civils prendront la relève pour les 18 mois restants.

L'immunité totale pour les militaires ?

Une nouvelle saluée par le médiateur de l'Union africaine (UA), Mohamed El Hacen Lebatt. Le Conseil militaire et l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, « ont conclu un accord très important qui constitue une étape cruciale vers une réconciliation globale », a-t-il déclaré à l'issue de la signature. En effet, depuis la destitution d'Omar el-Bechir, le partage du pouvoir soudanais ne se fait pas sans difficulté. Si l'ALC et le Conseil militaire s'étaient accordés une première fois le 5 juillet sur le principe, les détails de l'accord avaient jusqu'ici toujours été repoussés.

Plusieurs points sont d'ailleurs encore à définir. Comme la création d'un Parlement de transition, ainsi qu'une « déclaration constitutionnelle », a fait savoir à l'AFP Ibrahim Al-Amin, un des meneurs de la contestation. Mais le chapitre le plus sensible concerne le statut des membres de l'armée nationale. Car les généraux du Conseil militaire insistent pour que leurs représentants du futur Conseil souverain bénéficient d'une « immunité totale » dans les affaires liées aux violences contre les manifestants.

Selon des médecins liés au mouvement de contestation, 246 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, dont 127 lors de la dispersion le 3 juin d'un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum. Les autorités, quant à elles, parlent de 71 morts. Les représentants de la contestation s'opposent catégoriquement à cette demande des généraux. Ils ont évoqué simplement la possibilité d'une « immunité temporaire » pour les militaires du Conseil souverain, limitée au temps de leur mandat dans cette instance de transition. La reprise des discussions, ce vendredi, tranchera.

 


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