Publié par CEMO Centre - Paris
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Ces millions que la France verserait à l'Irak pour nos djihadistes

vendredi 26/juillet/2019 - 03:02
La Reference
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Les autorités françaises auraient conclu un accord tacite avec leurs homologues irakiens pour juger ses ressortissants djihadistes à Bagdad. Une entente officieuse dont le coût est élevé. 

Face à la gronde que suscitait l’évocation d’un retour sur le territoire des djihadistes français capturés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) au Levant, le quai d’Orsay semble avoir opté pour une solution plus pratique, bien que coûteuse : le transfert de ces prisonniers, moyennant l’aide des Kurdes, devant la justice irakienne, rapporte Paris Match dans un reportage consacré. 

« La France a tout organisé » avec les États-Unis

Treize djihadistes français ont été capturés dans le Kurdistan syrien et transférés le 26 janvier dernier à Bagdad, en Irak, pour y être jugés. Neuf d’entre eux ont déjà écopé de la peine capitale. Sauf que ces transferts des camps de prisonniers syriens au tribunal de Bagdad sont illégaux sur le plan international. « Si la France a participé à leur organisation, elle s’expose à des sanctions », fait valoir Nabil Boudi, avocat au barreau de Paris interrogé par le magazine. Un rapporteur de l’Onu s’est toutefois saisi du dossier.

 

Les forces kurdes, quant à elles, démentaient toute participation il y a un mois encore. Pour cause, « les FDS veulent garder cela secret car ils sont financés par la coalition », selon un activiste cité par Paris Match. Les combattants français ont donc été acheminés à Bagdad par la route jusqu’à Erbil, capitale du Kurdistan irakien. Selon Hicham Al-Hachemi, expert en questions terroristes et proche du Premier ministre irakien, également cité par le magazine « la France a tout organisé et les États-Unis ont fourni le matériel nécessaire au transport ». Une information confirmée par les dires d’un prisonnier recueillis par Paris Match, selon lesquels il avait entendu « les Français parler » à la frontière irako-syrienne.

2 millions de dollars par prisonnier écroué et jugé

Cette collaboration serait le résultat d’un accord secret « tacite » passé en décembre 2018 entre l’ambassade de France, les services secrets français et les Irakiens, sans l’aval du Parlement irakien. Un modèle suivi par 13 autres États. Mais les Kurdes et Syriens exigent des contreparties : « 23 dollars par jour pour entretenir un prisonnier » chez les Kurdes, contre 18 en Irak, selon Hicham Al-Hachemi. D'après plusieurs médias, la France aurait ainsi négocié de verser à l’Irak 2 millions de dollars par prisonnier. Il n’est toutefois pas question de faire réellement exécuter la peine capitale aux djihadistes français, la France tenant à respecter ses positions sur la peine de mort. Un juteux contrat pour l’Irak, pour qui « un djihadiste vivant vaut mieux qu’un djihadiste mort », selon Hicham Al-Hachemi. Financièrement, entend-on.

 


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