Daech pousse ses terroristes vers l'Europe... et collaboration pour les dénicher
L'organisation terroriste Daech a déjà commencé les
préparatifs pour que ses combattants qui ont fui l'Irak et la Syrie mettent le
cap sur l'Europe.
Leur départ de ces deux pays étant devenu
inévitable, l'organisation terroriste semble guider ses combattants vers les
meilleurs voies et moyens pour ce faire, sans qu'ils attirent l'attention ou
suscitent l'arrestation durant leur voyage de retour dans leurs pays d'origine.
Après son effondrement en Syrie et en Irak,
l'organisation terroriste a créé un site Internet orienté spécialement vers
ceux qu'elle appelle "les djihadistes étrangers" qui s'apprêtent à
regagner leurs pays d'origine, et dont le nombre est estimé à 40 mille
combattants. Le site met en garde ces derniers - en plusieurs langues - contre
l'utilisation de faux passeports, leur enjoignant au contraire d'utiliser de
vrais documents d'identité ou s'abstenir complètement de toutes sortes de
documents. L'organisation a en outre conseillé à ses éléments de laisser toutes
les affaires pouvant dévoiler la nature de leur séjour en Syrie et d'éviter de
parler de Daech avec des gens qu'ils ne connaissent pas.
Concernant le dossier des revenants de ses fiefs, Daech menace
d'exécuter davantage d'opérations terroristes dans les pays européens. Le
gouvernement allemand a d'ailleurs déclaré que plus de mille extrémistes
avaient quitté l'Allemagne ces dernières années pour la Syrie et l'Irak afin de
rejoindre les groupes terroristes et qu'environ 170 suspects parmi eux
d'origine allemande y avaient péri dans les combats ou dans d'autres
circonstances.
Dans un rapport publié le 20 juin 2018, l'Office européen de
police (Europol) a averti que le risque que Daech lance de nouvelles
attaques en Europe demeure "très élevé". Et que les attentats
des radicaux contre des cibles européennes ont plus que doublé l'année écoulée,
expliquant qu'en 2017, ils ont été informés de 33 attentats terroristes
perpétrés sur le vieux continent dont 10 ont été formellement exécutés avec
un bilan de 62 morts, tandis que les autres attentats ont soit échoué soit ont
été déjoués.
A retenir en guise de comparaison qu'en 2016 les
procès verbaux n'ont pas dépassé le chiffre de 13 attentats, 10 parmi eux ayant
fait 135 morts.
Dans son rapport annuel publié à La Haye et intitulé "L'état
des orientations du terrorisme en 2018", l'Europol a relevé que "la
hausse du nombre des attentats terroristes en 2017 a coïncidé avec la baisse de
leur niveau d'évolution quant à la préparation et l'exécution".
Le rapport a ajouté que les radicaux qui ont lancé des
attaques dans les pays de l'Union européenne en 2017, étaient en majorité des
ressortissants de ces pays-là, "ce qui veut donc dire qu'ils se sont
radicalisés étant dans leurs propres pays, sans même se rendre à l'étranger
pour adhérer à un groupe terroriste".
Le président de l'Autorité de lutte contre le terrorisme à
l'Europol Manuel Navarrete a, pour sa part, commenté que "dans beaucoup de
cas, ces attentats sont devenus une des formes de vengeance personnelle contre
le pays où ils ont échoué à s'intégrer.