Soudan: les États-Unis poussent pour l'émergence d'un pouvoir civil
L’accord de partage du
pouvoir signé le 17 juillet avait entraîné des divisions, alors que civils et
militaires doivent aussi signer une charte constitutionnelle qui doit
officiellement lancer la transition jusqu'à des élections. Les Américains
poussent pour qu’au final un pouvoir civil émerge et que le dialogue se poursuive
jusqu’à une signature définitive.
Les
Américains ne voient pas forcément d’un bon œil les divisions apparues après l’accord
de partage du
pouvoir signé le 17 juillet. La coalition civile a envoyé des représentants à
Addis-Abeba pour négocier avec les groupes armés du Darfour qui ont tous rejeté
le document.
Lors d'une
conférence de presse en ligne, Donald Booth, l’envoyé spécial des États-Unis
pour le Soudan, a estimé mardi que là n’est pas la priorité. « On a entendu des appels pour obtenir des postes
de ministre ou de députés. Mais ces discussions en Éthiopie ne doivent pas
retarder la formation d’un gouvernement de transition, a-t-il
indiqué. Ensuite, les groupes armés ont
vraiment besoin de se concentrer sur comment ils vont négocier la paix. Le
Soudan fonctionne sans gouvernement de consensus depuis la chute d’Omar
el-Béchir. Donc, plus vite le pays aura un gouvernement civil de transition,
plus vite il pourra avancer vers un meilleur futur. »
En
attendant, ce sont bien les militaires qui contrôlent le pays. Malgré le
massacre du 3 juin perpétré par les miliciens des Forces de soutien rapide
(FSR), leur chef Hemeti est toujours un personnage de premier plan.
Pour Donald
Booth, impossible pour le moment de l’écarter. « Le
général Hemeti est puissant. Il a des forces considérables qui lui sont loyales
et d’importantes ressources économiques. Il a aussi été un des principaux
négociateurs, rappelle-t-il. Je
pense qu’on doit attendre de voir quel type d’accord les Soudanais vont
conclure. Mais nous continuons de soutenir une transition menée par les
civils. »
Une immunité
des personnes en fonction est en négociation. La figure de Hemeti est au centre
de cette question. Une commission d’enquête doit être mise sur pied, mais elle
sera nationale. Pour Donald Booth, son travail pourrait toujours être entouré
de soupçons à cause de ça.