Pour Nicolas Sarkozy, les auteurs du "complot" libyen devront rendre des comptes
Nicolas Sarkozy a de nouveau plaidé, lundi
22 juillet, la thèse du "complot"dans l'affaire du possible financement libyen de sa campagne
présidentielle de 2007, un
scandale "crapuleux" pour lequel les responsables auront selon lui à "rendre des comptes", a déclaré Nicolas Sarkozy à BFM TV en marge d'une séance de dédicaces de son dernier
ouvrage, Passions, à La Baule (Loire-Atlantique). "Pour moi, il y a une seule chose qui est
importante, c'est que les Français aient la vérité, toute la vérité", a martelé l'ancien président de la République.
Dans son édition du 14 juillet, le JDD a mis en doute l'authenticité d'un document
présenté en avril 2012 par le site Mediapart comme étant une note d'un
dirigeant des services de renseignement libyens et faisant état d'un accord
pour soutenir sa campagne à hauteur de 50 millions d'euros. L'hebdomadaire
s'appuie sur l'interview d'un homme présenté comme un ex-collaborateur de Ziad
Takieddine, El-Mahfoud Ladib, selon qui le sulfureux accusateur de
l'ex-président était en possession de ce document avant sa publication par
Mediapart. Ziad Takieddine a par la suite démenti par l'intermédiaire de son
avocate, Me Elise Arfi, avoir eu en main un tel document.
Sur son blog, le site d'investigation Mediapart
a pour sa part qualifié de "fiction" l'article du JDD et rappelé que Nicolas Sarkozy
s'était désisté il y a peu d'une action en diffamation contre Ziad
Takieddine.
"Tous
auront à rendre des comptes"
"Ça fait sept ans qu'on leur ment, la vérité commence
à éclater", a-t-il ajouté, en
référence à de récents articles du Journal du dimanche alimentant la thèse
d'une "machination". "Ceux qui sont responsables de ce
scandale politique, médiatique, crapuleux, tous auront à rendre des comptes de
ce qu'ils ont fait", a encore
déclaré l'ancien chef de l'Etat, sans dire à qui il pensait. "Chacun de
ceux qui sont derrière ce complot auront à en rendre des comptes", a-t-il
insisté.
L'ex-président a été mis en examen en mars 2018 notamment
pour financement illicite de campagne électorale et corruption passive dans ce
dossier, toujours sur le bureau des juges sept ans après des révélations de Mediapart
et le début de l'enquête. En clair, il est soupçonné d'avoir reçu de l'argent
du régime de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse, ce dont il
s'est toujours vigoureusement défendu.