Syrie: l'EI revendique un attentat à la bombe à Damas
Un civil a été tué ce lundi en Syrie dans
l'explosion d'une bombe dissimulée dans une voiture à Damas, a rapporté
l'agence officielle Sana, le groupe Etat islamique (EI) revendiquant cet
attentat, une première depuis qu'il a été chassé de la capitale en
2018.
Plusieurs explosions de ce genre ont secoué
la capitale syrienne ces derniers mois, sans être revendiquées. Sana a publié
des photos de la voiture blanche carbonisée, dont il ne restait que le
squelette métallique après l'explosion survenue dans le quartier de Qadam, dans
le sud de Damas. «Un civil a été tué dans l'explosion d'une bombe placée dans
une voiture», a indiqué Sana. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH) a assuré que l'attentat visait le véhicule d'un haut responsable des
Forces de la défense nationale, une milice loyaliste, précisant que son
chauffeur avait été tué.
La revendication du groupe EI a été publiée
sur ses chaînes de l'application Telegram. Il s'agit de la première du genre
depuis qu'il a été chassé en mai 2018 des quartiers sud de la capitale - le
camp palestinien de Yarmouk, Tadamoun et Hajar al-Aswad -, au terme d'une
offensive meurtrière du régime et un accord d'évacuation. Les djihadistes sont
toujours disséminés dans le vaste désert central syrien, où des affrontements
sporadiques les opposent aux forces du régime.
En mars, les combattants kurdes et arabes
des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par Washington, avaient
annoncé la fin du «califat» autoproclamé de l'EI, après la reconquête d'un
ultime réduit des djihadistes aux confins orientaux de la Syrie. Après une
montée en puissance fulgurante en 2014, l'organisation ultraradicale avait pris
le contrôle de vastes pans de territoires en Syrie et en Irak.
Dans la Syrie en guerre depuis 2011, des
attaques à la bombe ont eu lieu ces derniers mois à Damas et dans d'autres
régions sous contrôle du régime, qui a repris près des deux tiers du pays après
avoir multiplié les victoires face aux rebelles et aux djihadistes. En juin, la
voiture du commentateur politique prorégime Taleb Ibrahim avait été la cible
d'un attentat à la bombe qui avait blessé son épouse et son fils, selon Sana.
En avril, un civil a été tué et cinq blessés dans l'explosion d'une bombe
dissimulée sous une voiture sur l'autoroute au sud de Damas, d'après la même
source.
Après le début du conflit, Damas avait été
le théâtre de plusieurs attentats meurtriers revendiqués principalement par des
djihadistes. Les attaques avaient baissé d'intensité après la reconquête en
2018 de l'ensemble de la ville et des régions alentours. La guerre en Syrie a
fait plus de 370.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes.