Le djihadiste Tyler Vilus renvoyé aux assises pour des meurtres en Syrie
Cet
homme de 29 ans, fils de Christine Rivière, elle-même condamnée à dix ans
de prison, est le premier à être renvoyé devant les assises pour un assassinat
en zone irako-syrienne.
Le djihadiste français Tyler Vilus, arrêté
en 2015 après plusieurs années passées en Syrie, a été renvoyé devant les
assises par un juge d’instruction, a-t-on appris lundi 22 juillet d’une
source judiciaire, qui confirme une information de France Inter. Il devrait être jugé pour « meurtre en bande
organisée et en relation avec une entreprise terroriste », pour des faits
commis en Syrie. Il est aussi poursuivi pour « association de malfaiteurs
terroriste criminelle » et « direction d’une association de
malfaiteurs terroriste criminelle ».
Cet homme de 29 ans, fils de Christine
Rivière, surnommée « Mamie djihad », a fait appel de ce
renvoi, et il appartient donc désormais à la chambre de l’instruction de la
cour d’appel de Paris de statuer sur la tenue d’un éventuel procès, a ajouté la
source judiciaire.
« Combattant très actif »
Tyler Vilus présente un profil rare parmi
les djihadistes « revenants ». Il s’agit du premier à être renvoyé
devant les assises pour un assassinat en zone irako-syrienne, apparaissant
en 2015 sur la vidéo d’un double meurtre, sans être toutefois le bourreau.
Il est aussi accusé d’avoir dirigé sur place un groupe de combattants.
Après avoir rejoint la Syrie en
octobre 2012, il avait été interpellé en Turquie en juillet 2015,
alors qu’il était en possession d’un passeport suédois authentique.
Décrit par les enquêteurs comme « un
combattant très actif au sein de l’organisation Etat islamique », il
avait notamment proféré sur les réseaux sociaux des « menaces » envers
la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon des documents
dont l’AFP a eu connaissance. Ils le soupçonnent également d’avoir « tenté
de revenir sur le sol français en vue de commettre une attaque ».
En contact avec Abaaoud
Interrogé en mars 2019 par un juge
d’instruction sur les attentats du 13-Novembre, il a reconnu avoir été en contact
avec Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé de ces attaques, selon Le
Parisien.
Il avait cependant nié avoir eu pour projet
de commettre un attentat en Europe et n’a pas été mis en examen dans ce
dossier.
Sa mère a été condamnée en
juillet 2018 à dix ans de prison par la cour d’appel de Paris, pour association de malfaiteurs à visée terroriste,
mais aussi financement du terrorisme. Convertie par son fils, presque
immédiatement radicalisée, elle avait été interpellée en juillet 2014,
alors qu’elle s’apprêtait à repartir en Syrie après trois précédents voyages.