Insulter le président .. le couteau d’Erdogan pour « égorger » ses adversaires
Comme d'habitude, le président turc Recep Tayyip Erdoğan, réprime ses opposants. Ainsi, la dirigeante au sein du Parti républicain du peuple (JP), Janan Kftangi, a été accusée d'insulter le président et de faire la propagande du PKK, considéré par la Turquie comme une organisation terroriste.
Selon les procureurs de la République turque, Kftangi aurait insulté le gouvernement turc, le président, et des représentants de l'Etat. Elle aurait également incité à la haine et vanté les mérites d’une organisation terroriste sur Twitter, entre 2012 et 2017.
Selon le site The Independent en langue turque, l'accusation requiert une peine d’emprisonnement comprise entre 11 et 33 ans pour Kftanji, ceci dans le cadre de l'enquête ouverte par le Bureau des crimes terroristes relevant du parquet d’Istanbul.
Les médias étrangers ont rapporté que Kftangi avait déclaré dans un communiqué au bureau du procureur que ses tweets ne violaient pas la loi en matière de liberté d'expression et de critique.
Kftangi est la secrétaire du Parti républicain du peuple et une critique du gouvernement au pouvoir. C’est une figure marquante de la campagne électorale de mars 2019 à Istanbul, la plus grande ville de Turquie.
L’insulte du président est l’une des accusations utilisées par l’AKP au pouvoir pour réprimer ses opposants. La plus célèbre victime de l’AKP est Kamal Kletchdar oglu, chef du Parti républicain du peuple, également accusé d'avoir insulté le président. Il a été condamné à 870 000 livres d’amendes dans 12 procès sur les 30 qui ont été intentés contre lui, le forçant à vendre sa maison pour payer les amendes.
Au cours des trois dernières années, le nombre de condamnés pour insulte au président a été multiplié par 13 par rapport à la période précédente, ce qui porte à plus de 3 000 le nombre de Turcs accusés reconnus coupables de cette accusation et condamnés à différentes peines.
Selon le journal turc Zaman, le nombre d'accusés d’insulte au président selon le Département des statistiques et du Ministère de la justice, entre 1986 et 2017, s’élève à 13889. Le nombre de condamnés au cours des trois premières années du mandat d’Erdogan s'élève à 12 173, selon les données officielles du journal TR724.
