En représailles à la perte d'Istanbul, Erdogan enlève aux maires leurs pouvoirs
Après la perte humiliante de l'AKP lors des premières élections municipales de mars 2019, le président turc Recep Tayyip Erdogan a cherché à contourner la décision de toutes les manières possibles, craignant que la corruption de la municipalité d'Istanbul pendant son mandat à la municipalité, ne soit dévoilée.
Au début, le président turc a poussé la Commission électorale suprême à annuler les résultats des élections après que le candidat du parti républicain du peuple, Akram Emamoglu, l’ait emporté face au candidat de l'AKP, Ali Yildirim.
Le ministre turc de l'Intérieur, Suleiman Suwailo, a interdit à tous les vainqueurs des élections municipales du Parti républicain du peuple de prendre leurs fonctions, les accusant d'appartenir au mouvement de Fathallah Güllen, mouvement turc d'opposition basé aux États-Unis.
Recep Tayyip Erdogan n'a pas pu empêcher la perte historique de son parti aux élections municipales. Le peuple turc d'Istanbul a réélu le candidat du Parti républicain du peuple, Akram Emamoglu, comme maire de la ville, lundi 24 juin 2019.
Cependant, le président turc ne s’est pas arrêté là. Le 27 juin 2019, les conseils municipaux contrôlés par le Parti de la justice et du développement (AKP) ont annoncé que les maires des grandes villes se verraient retirer leurs pouvoirs respectifs, comme le pouvoir de nommer les chefs des entreprises municipales, ainsi que de la création et la fermeture de ces entreprises et le recouvrement de leurs dettes.
Les nouvelles décisions visent à limiter les pouvoirs des maires qui ont remporté les dernières élections municipales et qui sont dans l'opposition, bien que l'article 37 de la loi no 5393 sur les pouvoirs municipaux stipule que le maire est le chef de l'administration municipale.
Cette décision coïncide avec l'investiture du nouveau maire d'Istanbul, Akram Emamoglu, jeudi 27 juin 2019, accompagnée du chef du républicain du peuple, Janan Kftanji Oglu.